Futurise-moi.com, un réseau social pour l'orientation ?

Par - Le 01 octobre 2011.

“Tout ce que l'on vit aujourd'hui n'est que le fruit de ce que l'on a semé hier." C'est en partant de ce principe que le site Futurise-moi se propose d'organiser la mise en relation de personnes d'âge différent mais présentant des parcours de vie semblables. En vue, la possibilité de disposer de son “sosie existentiel", c'est-à-dire d'une personne “au même parcours que nous, mais dont les années d'expérience supplémentaires nous permettraient de deviner notre parcours à venir…"

Pour ce faire, il suffit à l'utilisateur de compléter son “profil" en répondant à un questionnaire approfondi explorant ses dimensions “physique, cognitive et spirituelle". À la différence d'un réseau social classique type Viadéo, qui laisse à ses membres le soin de se coopter, Futurise-moi confie lui à son “algorithme" le soin de “repérer dans le vivier des autres membres des profils et des expériences similaires". L'objectif ? Donnant aux utilisateurs de la plateforme la possibilité de s'interroger, “pour comparer les expériences, et éventuellement dessiner leur futur".

Innovant et ludique sur la forme, Futurise-moi suscite également la curiosité sur le fond, en ce qu'il croise les logiques de questionnaire des logiciels d'orientation et la dimension communautaire des réseaux sociaux. Dès lors, pourquoi ne pas l'utiliser à des moments clés relatifs à l'orientation professionnelle et aux choix de carrière ? Pourquoi pas en effet, mais ce n'était pas là la motivation première, répond Didier Delcourt, fondateur du concept et créateur du site : “Nous constatons de plus en plus une vraie scission intergénérationnelle, dans les entreprises et en général", d'où “très peu de transfert de connaissance et de processus de travail. Une personne part à la retraite : un pot est organisé et puis elle part, avec son savoir. C'est valable dans l'entreprise, mais aussi dans la famille. Dans la vraie vie, plus on est âgé, moins on vaut. Sur le site, plus on a de l'expérience, plus on a de la valeur !"

Jouant sur le thème de la découverte de son propre futur, le concept s'éloigne toutefois de la dimension magique de la prédiction en affichant clairement travailler sur les “similarités" et la valeur d'une communication pertinente : “Plutôt que d'aller voir une voyante, allez voir votre voisin qui, par son expérience, peut vous conseiller", suggère Didier Delcourt.

À qui s'adresse le site ? Potentiellement à toute personne désireuse de bénéficier de l'expérience d'autrui, mais “la tranche la plus active se situe entre 20 et 50 ans". Fiable ? Didier Delcourt évoque prudemment des premiers résultats encourageants, mais explique aussitôt qu'avec “8 500 membres", Futurise-moi n'est “pas encore une communauté assez importante" pour qu'il soit sérieux de prétendre dès aujourd'hui à la parfaite pertinence des correspondances : “Dans le meilleur des cas, les profils se « matchent » à 40 ou 50 %, il nous manque encore du volume." La masse critique ? “À 100 000 membres, un utilisateur aura toutes les chances de trouver rapidement quelqu'un capable de l'aider." Il sera alors temps de “réunir les professionnels du recrutement et les managers pour leur présenter l'idée", conclut Didier Delcourt.