Entretien avec Patrice Omnes, délégué général de l'Anfa (Association nationale pour la formation automobile)

Par - Le 01 octobre 2013.

“Notre approche de la formation professionnelle initiale est globalisée"

Alors qu'une réforme de la formation professionnelle et de l'apprentissage est prévue pour la fin de
l'année, une refonte du système de collecte de la taxe est attendue. Parmi les pistes envisagées : mettre
en place un système basé sur des Opca qui seraient également Octa (organismes collecteurs de la taxe
d'apprentissage), le tout éventuellement assorti de collecteurs régionaux. L'Anfa, qui a créé son réseau
des CFA pilotes en 1982, se félicite de son approche “globalisée" de la formation. L'organisme cumule
les rôles d'Opca et d'Octa, a signé des conventions d'objectifs territoriaux avec des Conseils régionaux,
travaille avec l'Éducation nationale et s'occupe de formation dans les lycées professionnels…

Comment est structuré le réseau des CFA de l'Anfa ?

Le réseau Anfa compte 43 CFA pilotes. Pour y adhérer, les centres de
formation doivent signer une charte par laquelle ils souscrivent aux
objectifs de la branche. Ils ont également d'autres obligations, comme
par exemple, celle de mettre en place des conseils de perfectionnement
dédiés, associant les représentants de la branche. Toutefois, l'essentiel
est qu'ils soient d'accord sur des objectifs communs, élaborés à
partir des orientations définies par les partenaires sociaux de la
CPNEFP (Commission paritaire nationale de l'emploi et de la formation
professionnelle) dans le cadre d'un accord paritaire national quinquennal.
Les structures ne sont pas toutes des CFA de la branche des services de
l'automobile, bien au contraire. En effet, la plupart sont gérés par les
chambres consulaires − c'est le cas pour 98 % d'entre eux.

L'Anfa s'occupe de formation professionnelle et d'apprentissage.
Comment ses activités sont-elles structurées ?


L'Anfa est agréée en tant qu'Opca (organisme paritaire collecteur agréé)
et d'Octa (organisme collecteur de la taxe d'apprentissage) par le biais
d'une convention de coopération signée avec le ministère de l'Éducation
nationale. L'association est mandatée par la branche pour mettre en
œuvre ses priorités sur tout le champ couvert par la convention collective,
et tous les salariés. En effet, les partenaires sociaux n'ont pas souhaité
“cloisonner" les différents publics, entre les jeunes, les salariés, les
demandeurs d'emploi… Il appartient aux partenaires sociaux de guider
nos actions.
En ce moment, par exemple, l'accent est mis sur les énergies durables :
l'hybride, l'électrique, qui vont impacter fortement le marché de
l'automobile. À ce titre, nous cofinançons des projets importants et
pluriannuels de CFA bénéficiant de fonds dans le cadre du grand emprunt ;
nous finançons des modules de formation au profit des formateurs et
enseignants… Nous avons également une attention particulière pour
l'utilisation des Tice (technologies de l'information et de la communication
pour l'enseignement), le renforcement de la relation centre-entreprises ou
l'accompagnement social des jeunes.

Quelles sont les différentes sources de financement dont dispose
votre organisme pour la formation professionnelle initiale ?


L'aspect financier n'est qu'un levier pour la mise en oeuvre de politiques.
L'Anfa collecte environ 115 millions d'euros en tant qu'Opca, et 42 millions
d'euros au titre d'Octa. Il faut y ajouter une taxe fiscale décidée par la
profession, à hauteur de 0,75 % de la masse salariale et qui représente
30 millions d'euros pour 2013. L'Anfa est le seul organisme à gérer ces
trois dispositifs. Cependant, ils sont essentiels, car nous sommes sur
des métiers techniques dont les formations coûtent cher. Le matériel est
onéreux, un centre de formation nécessite des volumes importants. Il est
impossible d'apprendre nos métiers sans une pratique en entreprise et en
CFA.
La taxe fiscale soutient surtout des investissements en termes de matériel
comme les véhicules ou les bancs d'essai. Ces fonds peuvent également
soutenir un accompagnement qualitatif, la création ou la réhabilitation
d'une section… La taxe d'apprentissage ou les transferts des fonds de
la professionnalisation (soit environ 5 millions d'euros prévus sur 2013
et 6,2 millions d'euros en 2012 pour ces derniers) financent plutôt le

Comment est structuré le réseau des CFA de l'Anfa ?

Le réseau Anfa compte 43 CFA pilotes. Pour y adhérer, les centres de
formation doivent signer une charte par laquelle ils souscrivent aux
objectifs de la branche. Ils ont également d'autres obligations, comme
par exemple, celle de mettre en place des conseils de perfectionnement
dédiés, associant les représentants de la branche. Toutefois, l'essentiel
est qu'ils soient d'accord sur des objectifs communs, élaborés à
partir des orientations définies par les partenaires sociaux de la
CPNEFP (Commission paritaire nationale de l'emploi et de la formation
professionnelle) dans le cadre d'un accord paritaire national quinquennal.
Les structures ne sont pas toutes des CFA de la branche des services de
l'automobile, bien au contraire. En effet, la plupart sont gérés par les
chambres consulaires − c'est le cas pour 98 % d'entre eux.

L'Anfa s'occupe de formation professionnelle et d'apprentissage.
Comment ses activités sont-elles structurées ?


L'Anfa est agréée en tant qu'Opca (organisme paritaire collecteur agréé)
et d'Octa (organisme collecteur de la taxe d'apprentissage) par le biais
d'une convention de coopération signée avec le ministère de l'Éducation
nationale. L'association est mandatée par la branche pour mettre en
œuvre ses priorités sur tout le champ couvert par la convention collective,
et tous les salariés. En effet, les partenaires sociaux n'ont pas souhaité
“cloisonner" les différents publics, entre les jeunes, les salariés, les
demandeurs d'emploi… Il appartient aux partenaires sociaux de guider
nos actions.
En ce moment, par exemple, l'accent est mis sur les énergies durables :
l'hybride, l'électrique, qui vont impacter fortement le marché de
l'automobile. À ce titre, nous cofinançons des projets importants et
pluriannuels de CFA bénéficiant de fonds dans le cadre du grand emprunt ;
nous finançons des modules de formation au profit des formateurs et
enseignants… Nous avons également une attention particulière pour
l'utilisation des Tice (technologies de l'information et de la communication
pour l'enseignement), le renforcement de la relation centre-entreprises ou
l'accompagnement social des jeunes.

Quelles sont les différentes sources de financement dont dispose
votre organisme pour la formation professionnelle initiale ?


L'aspect financier n'est qu'un levier pour la mise en œuvre de politiques.
L'Anfa collecte environ 115 millions d'euros en tant qu'Opca, et 42 millions
d'euros au titre d'Octa. Il faut y ajouter une taxe fiscale décidée par la
profession, à hauteur de 0,75 % de la masse salariale et qui représente
30 millions d'euros pour 2013. L'Anfa est le seul organisme à gérer ces
trois dispositifs. Cependant, ils sont essentiels, car nous sommes sur
des métiers techniques dont les formations coûtent cher. Le matériel est
onéreux, un centre de formation nécessite des volumes importants. Il est
impossible d'apprendre nos métiers sans une pratique en entreprise et en
CFA.
La taxe fiscale soutient surtout des investissements en termes de matériel
comme les véhicules ou les bancs d'essai. Ces fonds peuvent également
soutenir un accompagnement qualitatif, la création ou la réhabilitation
d'une section… La taxe d'apprentissage ou les transferts des fonds de
la professionnalisation (soit environ 5 millions d'euros prévus sur 2013
et 6,2 millions d'euros en 2012 pour ces derniers) financent plutôt le
fonctionnement des établissements ou des projets qualitatifs. Enfin, la
convention avec l'Éducation nationale couvre notamment les dispositifs
d'information sur les métiers à destination des jeunes, les formations des
enseignants, des séminaires interacadémiques visant à rapprocher les
établissements et les entreprises…
Comme vous le voyez, nous avons une approche très globale. Si notre
priorité reste les centres de formation d'apprentis, notre action est
aussi forte avec les lycées
professionnels, qui forment aussi
les futurs salariés de notre secteur
et sont des partenaires à part
entière.

Comment décidez-vous de l'utilisation des différentes sommes gérées par vos soins ?

Le réseau est implanté sur tout
le territoire. Nous avons onze
délégations en régions. Ce sont les
délégués qui accompagnent et font
remonter des projets de formation
avec les CFA. Ces projets, qui
doivent comporter un partenariat
avec les Conseils régionaux, sont
évalués et quantifiés. Par le biais
des délégations, ils font l'objet
d'une consolidation au niveau
national, et nous arbitrons sur les
crédits que nous leur affectons.
Bien entendu, il y a souvent plus
de demandes que de budget
disponible, et un arbitrage est
nécessaire. Pour ce faire, nous regardons si le centre de formation fait
partie du réseau des CFA pilotes, quel est l'historique de nos relations
avec la structure en demande de financements…
Par ailleurs, nous demandons toujours un cofinancement de la part des
Régions. L'accord tripartite du centre de formation, de la branche et de la
Région est un gage de sérieux du projet et un facteur de réussite ! Il est
à noter, à cet égard, que nous avons signé plusieurs contrats d'objectifs
avec des Conseils régionaux.
Une fois que les arbitrages sont effectués, ils sont intégrés au projet de
budget que votent les partenaires sociaux pour validation définitive. Si
l'on ne peut accéder à la demande d'un CFA, il y a toujours possibilité, le
cas échéant, de reporter un versement à l'année suivante.
En définitive, la nature de la somme que reçoivent les CFA n'est pas si
importante. Bien sûr, nous devons tracer leur provenance et les utiliser
conformément à leur objet, mais ce qui compte, c'est la finalité ! Il faut
regarder les choses dans leur globalité.

La future réforme pourrait venir redistribuer les cartes.
Craignez-vous de ne plus pouvoir bénéficier des fonds de la
professionnalisation pour le réseau des CFA pilotes ?


La négociation relative à la future réforme de la formation vient tout
juste de commencer, il est donc difficile de se prononcer. Ce qui est
sûr, c'est que si les fonds de la professionnalisation ne pouvaient plus
bénéficier aux centres de formation, ce serait 5 millions d'euros en
moins pour la formation des jeunes. Et le problème n'est pas seulement
théorique : cela signerait un retour à une politique plus cloisonnée
pour nous. Or, les fonds issus de la taxe d'apprentissage et ceux de la
professionnalisation sont liés, leur utilisation est articulée au regard des
objectifs de la branche.

Propos recueillis par Aurélie Gerlach