François

Bonneau

Le Conseil régional du Centre signera le 8 décembre prochain un accord-cadre avec les partenaires sociaux représentatifs. Au travers de cet accord, la Région entend que “le droit à la formation tout au long de la vie devienne une réalité pour tous ses citoyens".

Par - Le 24 novembre 2008.

Inffo Flash - La Région Centre vient de conclure un accord-cadre sur la formation avec l'ensemble des partenaires sociaux. Quel est le sens de cette démarche ?

François Bonneau - Avec cet accord, il s'agit de dynamiser l'accès à la formation tout au long de la vie dans l'espace régional. C'est bien à cet échelon que doit se réaliser le dialogue avec les partenaires sociaux sur la formation des actifs et des demandeurs d'emploi. Sous le pilotage de la Région, une enquête a été réalisée au préalable avec les partenaires sociaux, pour identifier les freins à l'accès à la formation tout au long de la vie, voir comment les lever et fixer les objectifs que la Région se donne pour faciliter l'accès à la formation. Cet accord se déclinera sur le Cif, le Dif, l'accompagnement de la VAE, le contrat de professionnalisation ou encore les savoirs de base. De même, l'information et l'accompagnement des adultes vers la formation sera une priorité en région Centre.

IF - Qu'attendez-vous de la réforme de la formation prévue pour la fin de l'année ?

F. B. - Les Régions assument une responsabilité reconnue dans le champ de la formation. Elles doivent être confirmées et confortées dans cette dimension-là de leurs responsabilités. Elles entendent être très directement associées aux réflexions et à la concertation de la réforme de la formation. Des représentants des Régions participent aux trois groupes de travail mis en place par le gouvernement sur l'orientation, la VAE et l'offre de formation. L'ARF a demandé qu'une délégation soit reçue par le gouvernement pour que les Régions fassent entendre leurs propositions. Cette rencontre devrait avoir lieu prochainement, mais il n'y a pas encore de date fixée.

Pour moi, la réforme doit prendre à bras le corps les problèmes qui se posent aujourd'hui et permettre réellement la formation tout au long de la vie. Il faut mobiliser la formation pour qu'elle bénéficie à ceux qui ont le plus de besoins, notamment les salariés de faible qualification, aujourd'hui les plus pénalisés. Elle doit également irriguer les salariés des PME. La gouvernance de tous ces dispositifs doit être clarifiée et simplifiée pour devenir plus accessible. La Région est l'espace de concertation et de mise en synergie de tous les acteurs et dispositifs de formation.

IF - Quel avenir souhaitez-vous pour l'Afpa ?

F. B. - Je demande avec force que l'avenir de l'Afpa s'inscrive dans une logique de service public. Je suis opposé au démantèlement de l'Afpa, en particulier contre l'idée de confier l'hébergement à une autre structure. Certaines Régions, dont le Centre, sont favorables à devenir propriétaires des bâtiments et à pouvoir continuer à mobiliser les services d'orientation de l'Afpa, principalement au bénéfice des stagiaires.

IF - Quel bilan tirez-vous du dispositif Etoile sur l'AIO ?

F. B. - Les acquis d'Etoile (voir encadré) sont considérables. Ils ont permis de fédérer tous les acteurs régionaux de l'AIO. Mais nous devons aller plus loin et repenser un service d'information, notamment vis-à-vis des adultes. Les Régions ont un rôle à jouer dans le pilotage et la mise en cohérence de ces réseaux. Sans cette cohérence, ils perdent en efficacité. Il faut améliorer l'accessibilité, la visibilité des droits, de l'offre de formation, de la VAE, des structures qui informent, etc.

Propos recueillis par Patricia Gautier-Moulin