Le plan du gouvernement pour former et accompagner deux millions de personnes sur cinq ans

Par - Le 26 septembre 2017.

Près de quinze milliards d'euros : c'est le montant des investissements que va allouer le gouvernement sur cinq ans afin « d'édifier une société de compétences ». Cette ambition constitue l'un des quatre axes du « grand plan d'investissement 2018-2022 » de 57 milliards d'euros, présenté par le Premier ministre Édouard Philippe, lundi 25 septembre 2017. D'ici à la fin du quinquennat, un million de chômeurs peu qualifiés et un million de jeunes éloignés du marché du travail seront formés et accompagnés vers l'emploi.

Le développement des compétences et l'accompagnement vers l'emploi constituent l'un des axes phares du « grand plan d'investissement 2018-2022 » présenté par le Premier ministre, Édouard Philippe, lundi 25 septembre 2017.

Sur un total de 57 milliards d'euros, soit 7 milliards de plus que le montant évoqué par le président Emmanuel Macron lors de la campagne électorale, près de 15 milliards d'euros seront alloués au développement des compétences, c'est le poste plus important du plan d'investissement après la transition écologique (20 milliards d'euros). « La meilleure sécurité dans un monde qui se transforme en permanence c'est de savoir exercer un métier et surtout de savoir apprendre un nouveau métier », a indiqué le Premier ministre, lors d'un échange avec des responsables de formation et stagiaires, avant la présentation du plan 2018-2022.

13,8 milliards d'euros consacrés à la formation

Dans le détail, le plan conçu à partir du rapport de l'économiste Jean Pisani-Ferry, prévoit d'allouer 7,1 milliards d'euros à la formation des demandeurs d'emploi les plus éloignés du marché du travail, soit un million de personnes. « Les formations longues et certifiantes seront privilégiées, parce qu'elles garantissent plus durablement l'accès à l'emploi », précise le rapport. Objectif visé : assurer d'ici à la fin du quinquennat, le retour à l'emploi de 150 000 personnes au chômage.

Par ailleurs, 6,7 milliards d'euros seront orientés vers la formation et l'accompagnement d'un million de jeunes décrocheurs, qui ne sont ni scolarisés, ni en formation, ni dans l'emploi. Accès à des formations qualifiantes et certifiantes ou à des préparations à l'apprentissage et à l'alternance, dispositif d'orientation et d'accompagnement à travers l'extension de la garantie jeune... font partie des nombreuses actions destinées améliorer le taux d'emploi des jeunes de deux points.

Accompagner les réformes

Au total, ces 13,8 milliards d'euros devront à minima permettre le retour à l'emploi de 300 000 personnes et une diminution d'un point le taux de chômage structurel, selon Jean Pisani-Ferry. S'ajoute à cette enveloppe, des mesures visant à rénover le premier cycle universitaire et à favoriser l'innovation pédagogique au sein de l'Éducation nationale.

Une partie des actions prévues dans le cadre du plan d'investissement des compétences débuteront dès 2018, parallèlement aux discussions sur les réformes annoncées de la formation professionnelle et de l'apprentissage, qui feront l'objet d'un projet de loi annoncé pour le printemps 2018.

« Notre objectif c'est que ces transformations qui vont s'ouvrir et sur lesquelles nous allons discuter avec les partenaires puissent être accompagnées d'investissements qui bénéficieront à ceux qui sont le plus éloignés du marché du travail et qui sont traditionnellement ceux qui sont les plus éloignés de la formation voire de l'accès à l'apprentissage », a rappelé le Premier ministre.

Financement

Reste à savoir comment seront répartis ces investissements dans les différents circuits de financement de la formation professionnelle, des décisions qui relèvent du ministère du Travail. Mais sur les 57 milliards d'euros de l'ensemble du plan d'investissement, 10 milliards d'euros seront dirigés vers les collectivités territoriales.

En termes de financement plusieurs types de ressources seront mobilisés : des prêts, des fonds propres ou des fonds de garantie à hauteur de 11 milliards d'euros qui n'auront, selon le gouvernement, pas d'impact sur le déficit public ; des investissements déjà alloués (12 milliards d'euros) qui seront réorientés vers le plan et de nouvelles mesures budgétaires à hauteur de 24 milliards d'euros.