Les propositions post-crise de la Fnadir pour soutenir les CFA et l'apprentissage

Aide aux employeurs, aux apprentis, financement des CFA, la Fnadir a remonté au ministère une série de propositions pour relancer l'apprentissage et assurer la pérennité des CFA.

Par - Le 28 mai 2020.

Après consultation de ses 560 adhérents, la fédération des directeurs de CFA (Fnadir) a fait remonter au ministère du travail ses propositions de relance et de développement, présentées à la presse le 26 mai.

Aides aux apprentis

Pour la relance, la Fnadir préconise des aides supplémentaires aux employeurs - "en reversant l'équivalent du salaire de l'apprenti sur l'année écoulée, quelle que soit la taille de l'entreprise" - et aux apprentis: "Une aide au premier équipement de 500€ pour tous, sans que l'Opco puisse s'y opposer, un accès facilité à internet, et un versement direct à l'apprenti de l'aide à l'hébergement et la restauration", précise Pascal Picault, vice-président Fnadir. Une révision des critères de rémunération des apprentis est souhaitée "de manière à prendre en compte la situation personnelle et familiale, et favoriser l'embauche des moins jeunes sur les métiers en tension". Enfin, il faudrait laisser aux jeunes entrant en CFA une période de six mois (au lieu de trois) pour trouver un employeur, pendant laquelle le CFA serait rémunéré.

Aides aux CFA

Concernant le financement et le fonctionnement des CFA, certaines demandes sont liées à la crise actuelle. "Avec des baisses d'effectifs de 20% à 30% anticipés par certains CFA, et même davantage dans le BTP, il y aura un problème d'équilibre financier et un réel risque de faillite des CFA, prévient Jean-Philippe Audrain, trésorier. C'est pourquoi nous demandons un système d'amortisseur de crise pour les CFA déficitaires, avec à minima un financement sur la base de l'effectif 2019".

D'autres revendications, indépendantes de la crise, concernent les Opco, qui ne tiennent pas toujours les échéances de versements: "10% à 20% des versements attendus en février n'ont pas encore été versés, cela pose d'énormes problèmes de trésorerie", ajoute Pascal Picault. La Fnadir demande en outre que "le financement soit versé en totalité dès lors que la formation a été faite, même s'il y a suspension du contrat d'apprentissage". Las de gérer des coûts-contrats différents pour chaque branche professionnelle, les CFA demandent que soit défini un seul coût-contrat par diplôme. Enfin, ils demandent aux Opco d'harmonier leur fonctionnement en matière de système informatique, de formulaires, d'accompagnement à la mobilité, de compensation du handicap, etc. : "Il est temps que la relation Opco-CFA se mette vraiment en place".

Rendez-vous le 11 juin

Dernier point non réglé: l'apprentissage dans la fonction publique, qui ne décolle toujours pas faute de financement: "il faudrait doter le CNFPT des fonds nécessaires, tout comme l'ANFH pour le monde hospitalier, rien n'a été réglé par la réforme".

La Fnadir a lancé une enquête auprès de ses adhérents sur leur situation financière, dont les résultats seront présentés le 11 juin lors d'une journée nationale d'information et d'échanges (en visio), à laquelle participeront Muriel Pénicaud, ministre du travail, Stéphane Lardy (France compétences) et Bruno Lucas (Délégation générale à l'emploi et à la formation professionnelle).