Walt formule sept propositions pour renforcer l'alternance

Financement, indicateurs, examens : les propositions de Walt, association de promotion de l'alternance, visent à fortifier cette voie de formation.

Par - Le 25 février 2021.

Le 11 février, le ministère du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion a reçu sept propositions et réflexions de la part de l'association Walt [ 1 ]L'association Walt réunit, depuis 2018, six membres fondateurs (Les Compagnons du Devoir, Aftral, MFR, Talis Business School, Groupe IGS et l'Agence Excellence Pro), appuyés par trois membres associés (IFPASS, l'Opcommerce et OpenClassrooms)., qui « représente près de 20 % de l'offre d'alternance en France », selon son délégué général Olivier Gauvin.

Maintenir les primes de 5 000 et 8 000 € pour les entrées en 2021 est la première proposition. « Elles ont fait la preuve de leur efficacité, il est donc indispensable de les reconduire à l'identique jusqu'à la fin 2021, et pour tous les niveaux de formation, même supérieurs », précise Olivier Gauvin, qui note que « la durée de la crise commence à générer un attentisme que l'on ne percevait pas en novembre dernier ». L'annonce rapide du maintien des primes, relayée par les CFA (centres de formation d'apprentis), les Opco (opérateurs de compétences) et les acteurs de l'emploi, serait un signal fort vers les entreprises et les jeunes.

Ne pas reconduire la possibilité d'allonger la durée du sas de trois à six mois, pour les jeunes en alternance sans entreprise, dits « contrats orphelins ». « Une durée de trois mois nous semble suffisante pour permettre aux CFA d'accompagner les jeunes dans leur recherche d'entreprise, surtout si les primes sont maintenues », justifie Olivier Gauvin. « En outre, l'augmentation de la durée du sas, justifiée par le contexte actuel, a pu permettre des ''abus'' de certains CFA qui pourraient entacher l'image de l'apprentissage, estime-t-il. Si ces abus étaient confirmés, ils devront être durement sanctionnés, sauf si les CFA s'engagent à garder leurs stagiaires, sans participation financière, jusqu'à la fin de l'année d'enseignement en cours ».

Ce sas bénéficie d'un financement de France compétences de 500€ par mois par jeune pour un montant global de 3 000 €. Le 5 février dernier, les écoles du réseau Walt se sont engagées à garder gratuitement ces apprentis sans entreprise jusqu'à juin 2021. Mais elles demandent au ministère du Travail de maintenir ces jeunes dans un statut de stagiaire de la formation professionnelle, qui leur garantit une protection sociale.

Clarifier au plus tôt la question des examens de juin 2021 en instaurant le contrôle continu. « La crise en 2020 a démontré la possibilité de réaliser des évaluations des acquis via le contrôle continu même pour des examens historiquement basés sur un contrôle final, analyse le délégué général. Ce système doit donc perdurer, afin de permettre des entrées et sorties permanentes. »

Simplifier les contrôles effectués par la Caisse des dépôts et consignations sur le préapprentissage. « Ces contrôles plus exigeants que ceux du FSE sont excessifs et chronophages », témoigne Olivier Gauvin. Les attestations et justificatifs demandés pour chaque parcours risquent de décourager très fortement les CFA. Ces complexités s'ajoutent aux difficultés relatives aux statuts des jeunes entrant en prépa apprentissage.

Mettre en œuvre des dispositions relatives au financement. En 2021 doit être élaborée, avec les CFA, « la bonne méthode permettant une réduction progressive des coûts dans une recherche d'efficience », estime Walt. Une plateforme unique de dépôt des contrats permettrait des gains de productivité dans les CFA qui serviront ensuite à travailler sur les coûts-contrats. « La question de ressources complémentaires ne pourra cependant être écartée si l'alternance progresse de manière identique », reconnaît le délégué général.

Lever les inquiétudes sur le projet de collecte du solde de taxe d'apprentissage (« 13% ») par les Urssaf et la MSA. A ce jour, ce solde de 13% est versé librement par les entreprises aux établissements éligibles, qui investissent dans des dispositifs innovants au bénéfice des jeunes. « Comment la Caisse des dépôts et consignations recueillera-t-elle les affectations des entreprises ?, questionne Olivier Gauvin. Comment vérifiera-t-elle les montants affectés au regard des montants versés aux collecteurs ? Quel montant de frais de gestion ? Connaître la faisabilité de ce changement et la répartition qui en découle est crucial pour éviter tout blocage de financement. »

Réviser les indicateurs de la Dares. « Comparés aux publications antérieures, les nouveaux indicateurs Dares amènent à dégrader artificiellement le taux de rupture, sans avertissement ou rappel méthodologique, note le délégué général. Ce changement de méthode, problématique, complexifie toute lecture de séries, ce qui pourrait donner des arguments, erronés, aux détracteurs de l'apprentissage. ».

Notes   [ + ]

1. L'association Walt réunit, depuis 2018, six membres fondateurs (Les Compagnons du Devoir, Aftral, MFR, Talis Business School, Groupe IGS et l'Agence Excellence Pro), appuyés par trois membres associés (IFPASS, l'Opcommerce et OpenClassrooms).