L'Aforp veut s'appuyer sur des partenariats pour mettre en œuvre la réforme

Par - Le 21 février 2019.

Pour l'Aforp, le centre de formation spécialisé dans les métiers de l'industrie et membre du pôle formation de la puissante fédération de la métallurgie (UIMM), la réforme va créer une nouvelle dynamique. « Un des leviers stratégiques du développement de l'apprentissage repose sur l'information et l'orientation auprès des jeunes au cours de leur scolarité. Nous travaillons déjà avec les Régions. Nous voulons développer des partenariats avec le rectorat. Il y a un très fort potentiel de coopération. La réforme porte un message très positif sur la voie de l'apprentissage. Cela fait déjà bouger les choses », déclare Christophe Aufort, directeur général de l'Aforp. L'organisme de formation présent sur quatre sites en Île-de-France est historiquement positionné sur l'apprentissage qui représente les trois quarts de son activité. Il a toutefois renforcé ses actions dans la formation continue depuis quatre ans. Dans le monde de l'industrie, les besoins en compétences sont nombreux. Outre l'accompagnement de la transformation digitale des grands groupes dans leurs process et leurs usines, la formation doit également répondre à la pénurie de candidats dans les TPE-PME sur des métiers plus traditionnels.

Attractivité des métiers

« L'attractivité de l'industrie représente l'enjeu majeur de la réforme », insiste Christophe Aufort. La création d'un opérateur de compétences rassemblant l'ensemble de la filière peut y répondre. Un grand Opco de l'industrie pourra ainsi initier des campagnes communes de promotion des parcours professionnels, faire évoluer les certifications professionnelles et, bien sûr, favoriser l'accès à la formation des plus petites entreprises [footnote]Vingt-deux branches des industries des secteurs de la chimie, du pétrole, de l'énergie, des industries pharmaceutiques, de la plasturgie, du papier-carton, de la métallurgie, du recyclage, du caoutchouc sont signataires de l'accord du 19 décembre 2018 portant la création de l'Opco 2i inter-industriel.Voir notre article.[/footenote]. C'est l'autre point fort de la réforme. Le financement du plan de développement des compétences est désormais clairement ciblé sur les moins de 50 salariés. Ces dernières représentent 65 % du portefeuille de l'Aforp. « Il existe des leviers pour y développer la formation. Le rôle de l'opérateur de compétences avec lequel nous travaillerons en partenariat sera essentiel pour les guider et les accompagner », ajoute encore Christophe Aufort.

Un nouveau modèle économique

L'Aforp, adossé au réseau de l'UIMM et en relation directe avec plus de 1 200 entreprises, ne recense pas aujourd'hui de projets concrets de création de CFA. Si la loi du 5 septembre 2018 libéralise le marché de l'apprentissage, le modèle économique n'est, en effet, pas encore assez lisible. « Les entreprises attendent les niveaux de prise en charge et les conditions de leur application dans le cadre des lycées professionnels. Par ailleurs, la spécificité de l'apprentissage exige une certaine expérience  », précise Christophe Aufort. Comme beaucoup de réseaux de CFA, l'Aforp pense développer des prestations de conseil du développement de l'alternance auprès des entreprises. En ce qui concerne son offre, l'organisme de formation renforcera encore son approche parcours en élargissant les niveaux de ses diplômes et de ses titres, l'adaptation de l'ingénierie aux besoins spécifiques des entreprises et l'innovation. Parmi ses projets, l'Aforp investit dans la rénovation d'un des ses centres.