La base de données « Certifications & Blocs de compétences » est prête à être partagée

Par - Le 12 octobre 2018.

« Vers une nouvelle société de compétences. » Le titre 1er de la loi du 5 septembre 2018 « pour la liberté de choisir son avenir professionnel » est sans ambiguïté : construire une société de la compétence apparaît comme l'un des objectifs majeurs du législateur.

Dès 2016, le Fonds paritaire de sécurisation des parcours professionnels (FPSPP) et le Comité paritaire interprofessionnel national pour l'emploi et la formation (Copanef), sollicitaient Centre Inffo pour développer une base de données dédiée au repérage de l'organisation des certifications en blocs de compétences. Expérimenté par le réseau des Fongecif, l'outil est aujourd'hui prêt à être partagé.

Rendre les blocs lisibles

En 2016, le FPSPP sollicite Centre Inffo pour développer une base de données « Certifications & Blocs de compétences ». Responsable du service Coordination et relation aux réseaux, Vincent Caputo explique : « Le travail engagé a consisté à faire un lien plus direct entre le métier visé et les compétences à développer pour les personnes qui étaient accompagnées dans le cadre du CEP [ 1 ]Conseil en évolution professionnelle.. Le bloc de compétences est apparu comme un élément de dialogue possible entre l'emploi, le métier et les certifications. Une grande partie du travail a consisté à rendre plus lisibles ces blocs de compétence pour les accompagnants ».

C'est cet objectif qui supposait « de les outiller, de manière à ce qu'ils puissent plus facilement repérer les blocs de compétences, une notion alors encore peu développée à l'époque par les organismes certificateurs », souligne Françoise Gérard, directrice générale adjointe de Centre Inffo.

Chaque métier décrit un certain nombre de connaissances et de compétences nécessaires pour l'exercer. Depuis la loi de 2014, il est demandé aux organismes certificateurs (ministères, branches, universités) de regrouper ces compétences en blocs, constitutifs d'un titre, diplôme, certification. Ces blocs pouvant être attestés et validés par la voie de la validation des acquis de l'expérience et/ou la formation.

Aujourd'hui, le bloc de compétences est conforté dans le cadre de la loi du 5 septembre 2018, qui précise que « les certifications professionnelles sont constituées de blocs de compétences, ensembles homogènes et cohérents de compétences contribuant à l'exercice autonome d'une activité professionnelle et pouvant être évaluées et validées ». Mais ce sont encore moins d'un quart des 635 certifications actuellement recensées sur l'outil qui font aujourd'hui l'objet d'un découpage en blocs. D'où l'intérêt de cette mise en lumière, qui devrait à la fois permettre de renforcer les ingénieries de parcours et d'envoyer un signal aux organismes certificateurs. Et d'insister : « L'enjeu de lisibilité est d'autant plus fort que la loi renforce l'autonomie des personnes dans leur parcours d'acquisition de compétences. »

Visibilité et exploration des choix

Opérationnelle, la base multiplie les sources et référence aujourd'hui quelques 635 certifications, issues du « top achat » du réseau des Fongecif. Là où le RNCP [ 2 ]Répertoire national des certifications professionnelles. peine à être associé à une logique exploratoire et d'aide au choix initial d'orientation, le nouvel outil permet une description plus lisible des certifications et de ses modes de construction. Sur des métiers similaires par exemple, il est possible de « comparer » les compétences identifiées par les organismes certificateurs. Pour Françoise Gérard, il s'agit là d'une « véritable aide au choix, qui redonne à l'usager du pouvoir d'agir : en regardant les compétences décrites, il peut plus facilement reconnaître des choses qu'il sait faire, ou devra faire, qu'à travers un programme de formation. »

Facilitation de l'ingénierie financière

Qu'en pensent les acteurs de terrain ? Christelle Chaudron, responsable de l'antenne Clermont-Ferrand du Fongecif Auvergne-Rhône-Alpes, estime qu'il s'agit d'« un véritable outil d'appui à la construction de parcours individualisé et personnalisé, utile dans certains cas ». Notamment, « pour individualiser les parcours des publics inscrits dans des logiques de sécurisation ou d'évolution de compétences, ou qui recherchent un emploi pour lequel ils ne détiennent pas l'intégralité des compétences demandées ». Christelle Chaudron dit aussi apprécier « le regroupement de sources d'information différentes et complémentaires, qui permet notamment d'établir des correspondances avec les données des observatoires ». Autre avantage ? « La visibilité immédiate sur les blocs, qui facilite le travail d'ingénierie financière dans le cadre du CPF ! »

Un outil de dialogue

Alors que le Fonds paritaire s'apprête à intégrer France Compétences, Vincent Caputo souhaite une ouverture de l'outil la plus large possible, à d'autres réseaux d'accompagnateurs de publics afin de développer la validation des acquis de l'expérience, mais également une ingénierie de parcours et d'accompagnement des salariés en entreprise : « C'est un outil de dialogue, qui va permettre de créer plus facilement du lien entre les besoins de l'entreprise et ceux de la personne. » Et de conclure : « En apportant une meilleure compréhension du parcours à entreprendre pour monter en compétences, l'outil s'inscrit pleinement dans les problématiques du marché du travail. »

Pour vous créer un compte utilisateur : www.certifications-blocs-competences.fr/inscription

Notes   [ + ]

1. Conseil en évolution professionnelle.
2. Répertoire national des certifications professionnelles.