Controverse autour de la VAE des médecins
Par Sandrine Guédon - Le 01 juillet 2010.
Un projet de décret d'application de la loi “Hôpital, patients, santé et territoire" crée la polémique entre le Conseil national de l'Ordre des médecins (Cnom) et la Conférence des présidents d'Université (CPU). En jeu : la validation des acquis de l'expérience des médecins qui serait placée sous l'autorité du Cnom.
Dans un appel adressé à la ministre de la Santé et des Sports Roselyne Bachelot, le 9 juin dernier, le CPU a rappelé que la compétence en matière de VAE appartenait aux Universités et ne pouvait donc “relever que de la responsabilité des autorités académiques". Affirmant qu'un Ordre professionnel n'avait “pas à se substituer aux autorités universitaires", et dénonçant “le risque de corporatisme". Selon le CPU, ceci “pourrait entraîner des demandes reconventionnelles pour toute sortes de diplômes, ce qui bloquerait tout progrès de la VAE, plus que nécessaire à l'heure du Dif et de la formation tout au long de la vie".
En réponse à cet appel, le Cnom a affirmé le 17 juin n'avoir “jamais souhaité se substituer à l'Université". Il assure “sa mission institutionnelle d'attribuer des attestations et des autorisations d'exercice en veillant à la compétence des médecins, acquise par l'expérience dont il est officiellement le garant".
En effet, depuis 1949, les pouvoirs publics ont demandé à l'Ordre d'organiser “avec le concours de l'Université et des représentants de la profession, des commissions de qualification dans chaque spécialité". Le Cnom rappelle que ces commissions sont présidées par des universitaires praticiens hospitaliers : “Le caractère national des commissions garantit une subjectivité scientifique et une cohérence des décisions." Selon le Conseil national de l'Ordre, “il est plus que jamais indiqué qu'un dispositif national soit chargé de la mission de VAE".