Entretien avec Jean Guérard, vice-président du Conseil régional d'Aquitaine en charge des affaires européennes et internationales

“Les Régions montent des projets de plus en plus conséquents"

Comment résumeriez-vous ces 4es Assises de la coopération décentralisée et du développement solidaire ?

Des Assises de plus en plus sérieuses, abordant les sujets au fond. Quitte à perdre de cette spontanéité, où l'on est plus souvent sur des généralités, ou sur du sentiment. Là, nous entrons vraiment dans le cœur du sujet. Dans ces domaines, la poésie permet parfois de faire découvrir des sujets, mais ne règle pas les problèmes. Je suis pleinement satisfait de cette évolution.

Un suivi est-il organisé concernant les actions relevant de la coopération décentralisée ?

Bien sûr ! La coopération décentralisée est un terme qui désigne les relations d'institution à institution, par exemple la Région Aquitaine avec une autre Région, ou encore avec une ville, et des fonds publics sont en jeu. Il faut être très précautionneux dans le montage des dossiers. Nous devons obéir à de nombreuses contraintes, notamment du côté du ministère des Affaires étrangères. Ensuite, quand les projets montent en puissance, ces dossiers obtiennent des fonds internationaux, par exemple de la part de l'ONU, de l'Union européenne, de bailleurs de fonds qui multiplient par dix, par cent, les projets expérimentaux mis en œuvre. Le suivi, je m'en occupe depuis douze ans. Et je vois monter des projets de plus en plus conséquents. Cela nécessite du travail, de la bonne volonté et du professionnalisme.

Comment s'organise le travail avec les autres Conseils régionaux sur ce sujet ?

Je suis le chef de file des Régions française au sein de l'Association des Régions de France sur le Maroc. Nous essayons d'éviter la concurrence entre Régions et de travailler ensemble. Et nous y parvenons, progressivement ! Ce qui nous inquiète : avec la future réforme des collectivités territoriales, tout ce qui a trait à la coopération internationale pourrait disparaître.