ÉLECTIONS L’INVESTISSEMENT FORMATION
Les deux principaux partis européens se positionnent sur l'emploi et la formation
Après un Sommet européen sur l'emploi plutôt frileux le mois dernier, les deux principaux partis européens se sont positionnés sur l'emploi et la formation
à l'occasion des élections européennes : consensus sur la nécessité de former plus et mieux les citoyens européens ; accent mis par le PSE sur l'égal accès et
la formation des moins qualifiés.
Par Centre Inffo - Le 16 juin 2009.
"La création de nouveaux emplois reste notre priorité essentielle. Nous devons poursuivre les réformes, investir dans l'éducation, dans l'apprentissage tout au long de la vie et l'emploi, pour créer des opportunités pour chacun", plaidait le Parti populaire européen, dont fait notamment partie l'UMP, dans son manifeste pour les élections européennes du 7 juin dernier. Pour le principal groupe du Parlement européen sortant (288 députés sortants), “l'éducation représente un facteur essentiel pour notre croissance et notre prospérité futures. Un niveau élevé de formation favorise l'accès à l'emploi. L'apprentissage tout au long de la vie est indispensable pour répondre aux nouveaux défis posés par le progrès technologique et la mondialisation".
De son côté, le Parti socialiste européen (PSE, 217 députés sortants) proposait “un pacte européen pour le développement de l'emploi", soulignant : “Tous les programmes européens doivent être revus pour évaluer leur efficacité à préserver et renforcer les possibilités d'emploi et l'accès des travailleurs à l'emploi."
“Dans cette perspective, les ressources du Fonds social européen doivent être mobilisées pour le retour des travailleurs à l'emploi et le renforcement des qualifications", avait alors plaidé le PSE, car “dans une économie ouverte comme celle de l'Europe, l'investissement dans l'éducation est fondamental pour la croissance et la création d'emplois plus qualifiés et mieux rémunérés". Le PSE revendiquait aussi la nécessité “d'ouvrir largement et équitablement la formation tout au long de la vie, avec une priorité à la formation de la « deuxième chance » pour ceux et celles qui n'ont pas pu achever une scolarité complète".
Le Sommet pour l'emploi
Le 7 mai à Prague, le Sommet européen pour l'emploi avait convenu de dix mesures pour juguler la crise de l'emploi. “Nous ne pouvons empêcher cette crise de créer du chômage. Mais agir maintenant peut diminuer les pertes d'emploi, et aider des millions de personnes à retrouver un meilleur emploi. Agir maintenant, cela signifie aussi préparer la voie à une relance durable", avait déclaré à cette occasion le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso. Selon les derniers chiffres publiés par la Commission, le ralentissement de l'économie coûtera leur emploi à 8,5 millions de personnes et va faire grimper le chômage à 11,5 % dans la zone euro d'ici 2010 : un chiffre record pour les dernières décennies.
Pour rassurer des millions de personnes à travers l'Europe, quelques leaders de l'Union européenne, à l'exception notable de l'Allemagne et de la France, étaient tombés d'accord sur un projet en dix points qui pousse les Vingt-sept à agir vite pour améliorer l'accès à l'emploi, en particulier pour les jeunes, à améliorer leurs compétences, à rencontrer les besoins du marché de l'emploi et à promouvoir la mobilité. Les partenaires sociaux invités à la rencontre avaient cependant refusé de signer le document final. “Il y a quelques réponses, mais cela ne suffit pas, avait alors déclaré John Monks, secrétaire général de la Confédération européenne des syndicats (CES). L'impact social de la crise n'a pas fait l'objet d'une mention dans les conclusions du Sommet, qui s'en tiennent aux recettes habituelles de la Commission : améliorer la mobilité, accroître la flexicurité et créer un environnement favorable aux entreprises", avait-il alors regretté.