Lutte contre l'illettrisme : le Faf-TT lance un guide et un module de formation
Par Sandrine Guédon - Le 01 octobre 2009.
L'Opca du travail temporaire vient de lancer, en partenariat avec l'ANLCI, un guide pratique et un module de formation destinés à sensibiliser les entreprises et les salariés de l'intérim sur les problématiques de l'illettrisme.
Commandé par la CPNE, il doit permettre aux entreprises de répondre à trois questions : comment identifier un salarié en situation d'illettrisme ? Comment en parler avec lui ou avec l'entreprise utilisatrice ? Quelles actions mettre en place pour accompagner et former ?
“À l'occasion d'expérimentations lancées voici quelques années, explique Denis Lullier, directeur des activités au Faf-TT, nous avons compris qu'il fallait avant tout sensibiliser les permanents des entreprises de travail temporaire, au lieu de lancer tout de suite des opérations de formation des salariés."
Le document, mis à la disposition des entreprises courant septembre, doit les aider à gérer cette situation en leur rappelant l'enjeu de la démarche : faire en sorte que le salarié intérimaire maîtrise les savoirs de base, c'est “répondre aux exigences des entreprises clientes", c'est “fidéliser et faire évoluer les compétences des salariés intérimaires", et c'est aussi “affirmer la responsabilité sociale de l'entreprise" , ce qui facilite le quotidien du salarié et sécurise son parcours professionnel. En outre, les permanents des entreprises d'intérim vont bénéficier d'une formation d'une heure dans le cadre de leur formation à la prise de fonctions.
Établir un diagnostic
“L'idée est d'aider l'entreprise à se poser les bonnes questions pour établir un bon diagnostic et savoir comment agir", précise Denis Lullier. Un candidat se présente dans une agence ; il ne maîtrise pas les savoirs de base ou le dissimule, tout en étant un bon professionnel. Comment faire pour gérer cette difficulté ? “Nous aurions pu nous « contenter » de monter des formations, mais l'important, dans ce type de situation, c'est de donner des clés pour repérer l'illettrisme et parvenir à en discuter avec le salarié. Ensuite seulement, il est possible d'entreprendre des opérations de formations collectives. Il s'agit de générer une demande."
L'élaboration du guide a été assurée à partir d'une enquête préalable sur les pratiques des entreprises en matière d'illettrisme. “Nous avons constaté que les entreprises comme les salariés mettent en œuvre des stratégies de contournement du problème", souligne Denis Lullier. Plus précisément : “Tant qu'il est possible de confier des missions au salarié sans que cela pose problème, on choisit d'éviter d'en parler - puisque le salarié est un bon professionnel, qu'il est compétent."
Ainsi, “le guide incite l'entreprise à utiliser les outils mis à sa disposition (dossier d'inscription, etc.) pour être capable de cerner la difficulté et de proposer au salarié de se former. Ensuite, une fois que l'agence a fait le premier pas vers son salarié, il peut être d'accord, ou non. S'il est d'accord, les interlocuteurs de l'illettrisme prennent le relais".
Cette opération réalisée en collaboration avec l'ANLCI a reçu le soutien financier du Fup.