Le réseau international des Cité des métiers en plein développement

Par - Le 16 décembre 2011.

Le mois de novembre aura vu la célébration de l'anniversaire de la Citta des Mestieri e delle Professioni de Milano e Lombardia, la première Cité des métiers italienne, créée à partir du modèle français.
Un concept qui s'exporte plutôt bien, à en croire les différentes Cités sorties de terre au cours des dix années passées : Milan, Gênes, Rome et Trévise pour l'Italie, Barcelone et Irun en Espagne, ou encore Genève en Suisse. D'autres sont à l'état de projet en République mauricienne, au Chili ou en Colombie britannique (Canada).

“Ce développement international a débuté en 2001 par la création d'un label, explique Olivier Las Vergnas, secrétaire général du réseau. Les prétendants à cette labellisation doivent s'engager à signer notre charte et à adhérer aux critères qui régissent les Cités des métiers françaises. Aujourd'hui, c'est la Cité des métiers de Genève qui le préside, celle d'Irun assure la fonction de trésorière et nous comptons trois postes de présidents délégués occupés par des représentants des institutions de Marseille, Nanterre et Milan."

Un label qui séduit

Le label qui se décline en deux volets : le premier consacré au projet de l'ouverture d'une nouvelle Cité des métiers, le second centré sur le fonctionnement de celle-ci une fois ouverte, et qui doit tenir compte de spécificités : “Il est indispensable qu'une Cité des métiers concerne tous les secteurs professionnels, qu'elle permette à tous les usagers de s'entretenir avec un conseiller et qu'elle dispose d'un espace ouvert, non cloisonné, précise Olivier Las Vergnas. Faute de quoi le label n'est pas accordé et l'institution sortie de terre ne peut se prévaloir du titre de Cité des métiers."

Si les conditions d'entrée semblent exigeantes, elles n'en sont pas moins séduisantes, puisque dès septembre, des représentants de l'Aneti (Agence nationale pour l'emploi et le travail indépendant), l'équivalent tunisien de Pôle emploi, sont entrés en contact avec le Gip Inter (un groupement d'intérêt public rassemblant des agents de Pôle emploi, des ministères du Travail et des Affaires étrangères, et de l'Anact) dans le but de créer de telles structures en Tunisie. “Évidemment, la situation politique tunisienne actuelle tend à ralentir le processus, indique le secrétaire général. Nous attendons actuellement qu'un ministre soit nommé dans le nouveau gouvernement tunisien pour reprendre nos travaux." Mais d'autres projets sont d'ores et déjà à l'étude en Roumanie, en République tchèque, en Allemagne ou en Autriche. “Notre réseau était, jusqu'à présent, plutôt de culture latine, il sera intéressant de voir la plus-value qu'apporteront les référents saxons et slaves au concept de Cité des métiers !", sourit Olivier Las Vergnas.

Les Cités poussent en France aussi

Néanmoins, ce développement n'est seulement international : l'Hexagone aussi a vu la naissance de nouvelles Cités des métiers. Une évolution qui tend, depuis quelques années, à ne plus systématiquement créer de nouveaux lieux dans les grandes agglomérations régionales, mais de les disséminer au cœur des territoires et des bassins d'emploi, comme à Annemasse (Rhône-Alpes) ou dans le Pays Beauvaisin (Picardie). Même si, dans le même temps, d'autres membres départementaux ou locaux du réseau développent des synergies à un niveau régional (Auvergne et Basse-Normandie). Quatre créations qu'Olivier Las Vergnas présente comme le premier résultat tangible de l'initiative “Capa-Cités" menés par Universcience, actuel “propriétaire" du label Cité des métiers. Et une cinquième Cité, réunionnaise cette fois, s'est vue labellisée le 5 septembre dernier.

Mais de nouveaux projets demeurent encore à l'étude, bien que leur processus ait été ralenti par les élections régionales de 2009. L'Alsace pourrait prochainement assister à une inauguration dans la région de Mulhouse, de nouvelles structures auvergnates (à Montluçon ou au Puy-en-Velay) sont en projet et une Cité des métiers francilienne est à l'étude dans le Val-de-Marne. “Désormais, le nombre de Cités des métiers s'élève à trente structures, dont dix-huit en France", conclut Olivier Las Vergnas.