La Commission européenne a présenté sa stratégie “Repenser l'éducation"

Par - Le 16 décembre 2012.

C'est en marge de la réunion du conseil “Éducation, jeunesse, culture et sport" des 26 et 27 novembre derniers, à Bruxelles, que la Commission européenne a présenté sa nouvelle stratégie pour l'enseignement et la formation professionnelle.

Encourager les États membres à “agir immédiatement pour garantir que les jeunes acquièrent les aptitudes et les compétences requises par le marché du travail", c'est l'objectif − fort consensuel − de cette communication. Mais encore ? La Commission appelle à une “transition fondamentale dans l'éducation", qui doit se concentrer davantage sur les “acquis de l'apprentissage", c'est-à-dire les connaissances, les aptitudes et les compétences acquises par l'apprenant.

Par exemple, elle préconise un sensible recentrage sur le développement des compétences transversales et “fondamentales", notamment entrepreneuriales et informatiques. Elle fixe également, au travers de cette stratégie, un nouvel “objectif de référence" pour l'apprentissage des langues étrangères : d'ici 2020, au moins 50 % des jeunes âgés de 15 ans “devront" connaître une première langue étrangère (contre 42 % aujourd'hui) et au moins 75 % étudier une deuxième langue étrangère (contre 61 % aujourd'hui).
Vœux pieux, ou nouveau cap ? La Commission souhaite, par ailleurs, que les États membres investissent dans la mise en place de “systèmes d'enseignement et de formation professionnels de niveau mondial" [ 1 ]Sans préciser ce qu'est un “niveau mondial" pour un système d'enseignement et de formation professionnels. , et développent l'apprentissage en milieu professionnel. Ils doivent également “améliorer la reconnaissance des certifications et des compétences, y compris celles acquises en dehors des systèmes d'éducation et de formation formels".

La Commission précise encore que ces réformes doivent être appuyées par des “enseignants bien formés, motivés et animés d'un esprit d'entreprise" et que les financements “doivent être ciblés pour maximiser les rendements des investissements". C'est pourquoi “il convient d'engager le débat au niveau national et au niveau de l'Union sur le financement de l'éducation, notamment de la formation professionnelle et de l'enseignement supérieur", encourage-t-elle. Et elle en appelle aux partenariats, jugés “essentiels", entre fonds publics et fonds privés “pour stimuler l'innovation et favoriser des échanges féconds entre l'Université et les entreprises".

“Hautement qualifiés et polyvalents"

La commissaire européenne à l'Éducation, à la culture, au multilinguisme et à la jeunesse, Androulla Vassiliou, s'en est expliquée devant le Parlement : “S'il est vrai que nous devons investir davantage dans l'éducation et la formation, il apparaît clairement que les systèmes éducatifs doivent également être modernisés et se doter d'un mode de fonctionnement plus souple pour réellement répondre aux besoins de la société d'aujourd'hui." Ajoutant : “L'Europe ne retrouvera la voie d'une croissance durable qu'en s'appuyant des individus hautement qualifiés et polyvalents, capables de contribuer à l'innovation et à l'entrepreneuriat. Des investissements efficaces et bien ciblés sont indispensables à cet égard, la réduction des budgets de l'éducation mettrait nos objectifs hors de portée."

Le 5 décembre, la Commission a ajouté un ensemble de propositions pour l'emploi des jeunes, comprenant le dispositif déjà évoqué [ 2 ]Notamment en octobre 2011, cf. L'Inffo n° 797, p. 19. de “garantie pour la jeunesse". Au titre de laquelle les États membres devront assurer que chaque jeune bénéficie d'une proposition d'emploi, de formation ou d'enseignement de qualité dans les quatre mois suivant sa déscolarisation ou la perte de son emploi. La proposition prévoit d'“exploiter pleinement" les possibilités de financement de l'Union, et notamment le Fonds social européen (FSE).

Notes   [ + ]

1. Sans préciser ce qu'est un “niveau mondial" pour un système d'enseignement et de formation professionnels.
2. Notamment en octobre 2011, cf. L'Inffo n° 797, p. 19.