30 000 formations prioritaires : l'Afpa veut en assurer la moitié
Par Béatrice Delamer - Le 16 juillet 2013.
“Recenser les besoins, par
région et par secteur, préciser
les outils utilisables et mobiliser
les financements", afin de
permettre à 30 000 chômeurs
de partir en formation d'ici la
fin de l'année, pour occuper
des emplois non pourvus.
Tel est l'objet de la réunion qui
se tenait au ministère du Travail
le 10 juillet, entre partenaires
sociaux, représentants des
Régions et de l'État.
Cette réflexion avait été annoncée
par le Premier ministre en
conclusion de la conférence
sociale, le 21 juin dernier
(L'Inffo n° 837). Les besoins
ont été effectivement recensés par Pôle
emploi, les branches professionnelles
et les Régions, et les participants décideront
des formations correspondantes
à financer.
Sur les 30 000 formations prioritaires,
l'Afpa peut d'ores et déjà se charger de
15 400 places pour des métiers en tension,
mais aussi des métiers d'avenir :
“Il faut avoir un deuxième niveau
de réflexion avec les branches, nous a
précisé Hervé Estampes, directeur
général de l'Afpa. Elles ont une vision
à plus long terme et savent quels
sont les métiers pour
lesquels il faudra des compétences
dans les années
à venir. Les Régions ne
forment pas les demandeurs
d'emploi pour qu'ils
les acquièrent, car elles
sont dans une logique de
mise en adéquation avec
les besoins du marché du
travail. Elles achètent les
formations dont elles ont
besoin à l'instant T. Mais
il faut regarder ce dont
on va manquer dans
l'avenir."
L'organisme de formation
est allé chercher l'offre disponible
dans les recoins du
territoire. “Notre premier
chiffrage était d'environ
2 000 places disponibles,
mais après une quinzaine
de jours de travail intensif,
centre par centre, nous
avons trouvé davantage
de places. Nous avons
aussi envisagé de dédoubler
certaines formations
et avons même des partenariats,
comme par exemple
avec le Centre d'instruction navale
de Toulon, qui nous permettent
d'accueillir des stagiaires."
L'Afpa voit dans ce plan de formations
prioritaires une excellente façon de
prouver sa réactivité. “Il y a un côté
reconstruction de la France qui nous
interpelle et renvoie à l'histoire même
de l'Afpa. Ce plan est vertueux et
permet de réveiller des partenariats
inexploités", se félicite Hervé Estampes.
Béatrice Delamer
PLACES PROPOSÉES PAR L'AFPA
2 029 places secteur Mécanique
32 places secteur Matériaux composites
442 places secteur Aéronautique et spatial
223 places secteur Chimie, plasturgie
1 173 places secteur Maintenance industrielle
1 334 places secteur Travaux publics et réseaux
740 places secteur Froid industriel et commercial
2 180 places secteur Économie numérique
1 085 places secteur Bâtiment encadrement de chantiers, bureaux d'études
1 087 places secteur Bâtiment, écoconstruction et énergies renouvelables
2 556 places secteur Hôtellerie, restauration, tourisme
816 places secteur Transport, logistique
1 709 places secteur Services aux entreprises
15 406 places au Total
DEUX BRANCHES DUBITATIVES FACE AU RETOUR DE L'“ADÉQUATIONISME"
Deux observatoires prospectifs des métiers
et des qualifications (OPMQ) ont livré
à L'Inffo leur point de vue sur le “plan de
formations prioritaires pour l'emploi". Pour
le secteur du BTP [ 1 ]Observatoire prospectif des métiers et des
qualifications du BTP : www.metiers-btp.fr comme pour celui de
l'hôtellerie [ 2 ]Observatoire prospectif des métiers et des
qualifications de l'hôtellerie, de la restauration
et des activités de loisirs : www.fafih.com, la question de la formation est
loin d'épuiser le sujet des emplois vacants.
Cible du plan, les 116 à 300 000 emplois qui
ne trouvent pas preneurs chaque année ont
pour caractéristique de générer l'incompréhension.
Comment, avec un tel niveau de
chômage, ne parvient-on pas à améliorer
l'adéquation entre l'offre et la demande ?
En apparence frappée au coin du bon sens,
l'interrogation fait fi de la complexité de la
réponse.
Chiffrage ardu
Avant même d'évoquer la question de la
supposée inadaptation des demandeurs
d'emploi, les OPMQ soulignent leurs difficultés
à produire des données fines relatives
aux emplois non pourvus. Ainsi de l'observatoire
de l'hôtellerie, de la restauration et
des activités de loisirs qui emploie quelque
710 000 salariés et 210 000 non-salariés
sur des emplois permanents, auxquels
s'ajoutent 100 000 postes saisonniers en
hiver et 300 000 en été.
Avec entre 50 et 60 000 recrutements
annuels sur des emplois permanents au
titre du renouvellement naturel de la population
active et les saisonniers, l'OPMQ
avoue tout de go sa difficulté à évaluer les
emplois restés orphelins : “Nous n'avons
pas de données sur les emplois non pourvus,
seulement des estimations
de postes à remplacer."
Et, surtout, les données
manquent pour les associer
à une problématique
formation. Citant l'enquête
annuelle Pôle emploi sur les
besoins en main-d'oeuvre,
l'observatoire remarque :
“Sur 66 000 serveurs recherchés en 2013,
46 000 concernent des projets de recrutement
saisonniers et les 20 000 autres sont
essentiellement liés à des mouvements
internes au secteur et concernent peu les
jeunes situés en dehors des entreprises du
secteur."
Causes diverses
Doit-on comprendre qu'il n'y a pas de problème
d'emplois non pourvus ? Si, mais
plutôt que d'évoquer les problèmes de compétences,
notre source à l'OPMQ préfère
insister sur “la récurrence des problèmes
liés à l'éloignement du lieu de travail, qu'il
s'agisse de difficultés de logement ou de
transport". Selon l'observatoire, les efforts
de formation prévus par le gouvernement ne
seront pas inutiles mais difficiles à cibler :
“Quantifier, localiser et définir les besoins
métier par métier est complexe et mériterait
d'être affiné au moins à un niveau
régional, sinon départemental en fonction
des circonstances."
Reste que certains problèmes de recrutement
pourraient tout de même trouver leur
solution dans la formation, notamment en ce
qui concerne les emplois non couverts par
les diplômes de l'Éducation nationale. Ainsi,
par exemple, du métier de pizzaïolo, pour
lequel le Fafih a créé un CQP spécifique. De
même, la branche s'est-elle mobilisée pour
financer des POE individuelles et collectives
au bénéfice de CQP correspondant à des
emplois non couverts par les diplômes traditionnels.
D'où un avis favorable de l'observatoire
à ce que le plan de formations prioritaires
pour l'emploi intègre un renforcement
des financements de CQP.
Un beau chantier en perspective
Pour Véronique Chauvin, responsable de
l'Observatoire prospectif des métiers et
des qualifications du BTP, la question de
l'adéquation entre les emplois et
les compétences n'est pas loin
d'être un faux problème. Secteur
de première insertion professionnelle,
le BTP accueille bon nombre
de personnes sans qualification :
“70 % de nos emplois sont des
emplois ouvriers, on peut les exercer
sans nécessairement avoir une
qualification ni avoir travaillé au préalable
dans le BTP. Toutefois, les métiers du BTP,
d'une grande technicité, permettent de
développer nombre de compétences", nous
explique-t-elle.
“Une fois que les personnes sont rentrées
dans l'entreprise, elles sont formées et
peuvent évoluer professionnellement. Les
entreprises de la branche forment plus de
300 000 salariés par an", rappelle Véronique
Chauvin. Et d'analyser : “Nous pouvons accueillir
favorablement le plan de formations
prioritaires pour l'emploi, mais toute la difficulté
consiste à faire coïncider les besoins
des entreprises avec les aspirations des
personnes : il faut déconstruire les représentations
sur les métiers et tordre le cou
aux idées reçues." Encore un beau chantier
en perspective pour l'orientation…
Nicolas Deguerry
LA CGT PRÔNE DES RÉORIENTATIONS D'ENGAGEMENTS POUR FINANCER LES FORMATIONS PRIORITAIRES
150 millions d'euros. C'est ce que
devraient coûter les 30 000 formations prioritaires
d'ici la fin de l'année, selon Michel
Sapin, ministre du Travail. Autrement dit,
5 000 euros par personne. “C'est un peu
moins que les contrats de professionnalisation,
à 6 800 euros, et légèrement supérieur
à la POE [ 3 ]Préparation opérationnelle à l'emploi., à 4 000 euros", observe Paul Desaigues, conseiller confédéral chargé des
questions de formation à la CGT. Deux dispositifs
que les participants devront envisager
car les instructions du gouvernement sont
de s'appuyer sur des dispositifs existants.
Qui va verser ces 150 millions d'euros ?
L'État, les Régions et le Fonds paritaire
de sécurisation des parcours (FPSPP)
doivent être mobilisés, comme l'a souhaité
Jean-Marc Ayrault, et Paul Desaigues
est plus que jamais vigilant à ce sujet. Il
estime que le fonds est confronté à un déficit
de couverture de ses engagements d'un milliard
d'euros. Compte tenu du changement
de comptabilité, l'exercice 2012 sera excédentaire,
mais en apparence seulement. La
collecte 2013 (calculée sur la masse salariale
2012) que le FPSPP a reçue le 30 juin,
n'est que de 700 millions d'euros, au lieu
de 800 millions, à cause du découvert bancaire
que le FPSPP subit. “Nous avons une
situation d'affichage facticement positive et
la tentation sera de prélever une partie des
150 millions dans les caisses du FPSPP",
pense-t-il.
La CGT suggère de réaffecter des engagements
financiers déjà pris, comme utiliser
partiellement des financements de la POE
collective… ou de piocher dans les aides
aux entreprises, qu'il situe à 200 milliards
d'euros. Elle proposera aussi d'utiliser
d'autres dispositifs, comme les contrats
de professionnalisation de six mois, où
l'on constate, selon le conseiller confédéral,
des dérapages, notamment l'absence de
formation.
“Les fonds de la formation doivent servir à
la formation et ne pas être dilapidés pour
financer les agios dus aux banques. Nous
demanderons aussi une pause dans la réorientation
des fonds pour former les demandeurs
d'emploi. À force, nous risquons de
sous-former les salariés et de devoir les former
quand ils seront demandeurs d'emploi.
Ce qui est absurde. Nous devons trouver des
passerelles de branche à branche : on peut
travailler dans l'aéronautique quand on a
travaillé dans l'automobile. De nombreuses
solutions sont à trouver. Ce n'est pas pour
autant qu'il faut saigner à blanc le FPSPP !"
Béatrice Delamer
LA CFDT PRÊTE À ENVISAGER UNE REDÉFINITION DES MISSIONS DU FPSPP
Selon Marie-Andrée Séguin, secrétaire
confédérale CFDT en charge de la formation
professionnelle, le FPSPP a fléché, lors de
l'année écoulée, près de 60 % de ses actions
en direction des chômeurs (40 % vers
des salariés en poste).
Un résultat en contraste avec les objectifs
d'origine du Fonds, dans la mesure où
l'Ani et la loi de 2009 prévoyaient de cibler
prioritairement 500 000 salariés et 200 000
demandeurs d'emploi. “Mais à la CFDT,
nous considérons qu'un demandeur d'emploi
n'est rien d'autre qu'un ex – et futur –
salarié", nuance la dirigeante confédérale.
Aussi, l'effort exceptionnel en direction des
30 000 demandeurs d'emploi concernés par
ces formations prioritaires entre, à ses yeux,
parfaitement dans les missions du FPSPP,
“même si cet objectif pourrait, à terme,
amener à renégocier le rôle du Fonds avec
l'État pour inscrire ce type d'opérations
d'urgence dans son fonctionnement".
Reste, cependant, la problématique de
l'identification de ces 30 000 chômeurs et
des “emplois non pourvus" qu'ils seraient
susceptibles d'occuper. “Cette question
va demander une grande implication des
Régions et de Pôle emploi ainsi qu'une collaboration
accrue entre tous les partenaires
impliqués dans le dispositif, sans quoi, il ne
fonctionnera pas !", prévient la cédétiste.
À ce titre, le plan de formation initié au sein
de Pôle emploi par Jean Bassères et visant à
sensibiliser les agents à créer de l'appétence
pour la formation chez les demandeurs
d'emploi “constitue une preuve que le service
public de l'emploi a mesuré les difficultés
que rencontraient ses collaborateurs
pour proposer aux chômeurs d'aller vers la
formation et tente d'y répondre".
Marie-Andrée Séguin évoque quelques
pistes pour que le FPSPP soit en mesure de
mobiliser ses fonds de manière plus rapide
pour répondre à l'urgence sociale. “Il serait
possible, par exemple, de réfléchir à une
facilitation de la commande d'appels à projets
dont la procédure, aujourd'hui, se révèle
lourde et longue", suggère-t-elle.
Benjamin d'Alguerre
UN PRÉ-RAPPORT DE L'IGAS PRÉCONISE L'AUGMENTATION DU TAUX DE CONTRIBUTION AU FPSPP
“En période d'augmentation importante du
nombre de chômeurs, la conférence nationale
des financeurs pourra proposer aux
organisations représentatives d'employeurs
et de salariés d'augmenter le taux de contribution
au FPSPP en conséquence. Cette
mesure entraînera une modification législative
dans le cadre du futur projet de loi
relatif à la formation professionnelle tout
au long de la vie." C'est une des trente
recommandations d'un pré-rapport de
l'Inspection générale des affaires sociales,
dévoilé fin juin.
Ce document a été présenté devant le comité
de pilotage de la modernisation de l'action
publique (MAP). Une politique de rationalisation
des dépenses publiques conduite
par le gouvernement. Intitulé “Évaluation
partenariale de la politique de formation
professionnelle des demandeurs d'emploi",
le document comporte plusieurs chapitres.
Renforcer l'évaluation de la formation
Les trois inspecteurs auteurs estiment sur
ce thème qu'“une évaluation systématique
des sessions de formation devrait non seulement
permettre aux financeurs d'améliorer
progressivement la qualité mais aussi
d'offrir des choix de formation en meilleure
adéquation avec les besoins des chômeurs
futurs". À cet égard, ils recommandent de
systématiser les évaluations “à chaud" et
“à froid" des sessions de formation par les
chômeurs qui les ont suivies, les exploiter
et les agréger dans le but de les rendre
publiques et de permettre aux acheteurs de
mieux connaître la satisfaction des stagiaires.
Fluidifier les parcours
Pour ce faire, l'Igas juge pertinent de permettre
à un chômeur, dès lors qu'il est
considéré comme suffisamment autonome,
de mener par lui-même son parcours d'accès
à la formation sans recours obligatoire
à une validation administrative préalable,
dès lors que son projet émarge à une offre
conventionnée. Dans cette perspective, il
s'agirait de faire du portail [Orientation pour
tous->www.orientation-pour-tous.fr] “une interface connue du grand public,
interactive et alimentée par une information
la plus large possible sur l'offre issue des
bases de données régionales".
Orienter les chômeurs
vers la formation
L'Igas préconise un accroissement de
l'expertise et de la professionnalisation en
cours des conseillers polyvalents et spécialisés,
ainsi que des psychologues du travail
de Pôle emploi par une ingénierie d'orientation
renforcée. Autre recommandation :
ouvrir les services d'orientation pour salariés
aux chômeurs par un affichage plus clair et
en renforçant les partenariats avec Pôle emploi,
les Missions locales et les Cap emploi.
Clarifier la gouvernance
Outre la recommandation mise en exergue
en préambule de cet article, l'Igas plaide
pour une systématisation de la logique proposée
par le projet d'acte III de la décentralisation,
en regroupant les achats collectifs
de formation à destination des chômeurs
sous la responsabilité des Régions. “La
commande publique des Régions devrait
intégrer les appels à projets du FPSPP dans
une procédure d'achats unifiée", écrivent les
inspecteurs. Dans le même esprit, le FPSPP
prendrait en charge les coûts pédagogiques
des formations répondant à des besoins
spécifiques nationaux. Tout en veillant “à
l'articulation avec les politiques d'achat
décentralisées portées par les Régions".
Chèques des Régions, aides individuelles à
la formation de Pôle emploi… La mission
considère que “les dispositifs existant
au niveau régional pour le financement
d'actions de formation individuelles doivent
être fusionnés et confiés de façon exclusive
à la gestion de Pôle emploi". Aussi, l'Igas
recommande-t-elle de fusionner les dispositifs
finançant les actions individuelles et
d'en donner “l'exclusive" à Pôle emploi.
David Garcia
LE NOUVEAU PRÉSIDENT, CIRCONSPECT SUR LE MAINTIEN DU “0,9%"
Élu le 3 juillet, le nouveau président
du Medef, Pierre Gattaz, s'est montré
prudent sur l'éventuelle suppression
de la contribution des entreprises au
plan de formation. En lui accordant
476 voix sur 501 – soit 95 % des
suffrages – l'assemblée générale
du Medef a confortablement installé
Pierre Gattaz dans le fauteuil présidentiel
du mouvement patronal. Son
ultime rival, Hervé Lambel, n'a pour
sa part recueilli que huit soutiens.
Pour autant, ce résultat n'a rien de
surprenant, puisqu'en se ralliant à sa
candidature dès le mois dernier, ses
deux principaux concurrents, Patrick
Bernasconi [ 4 ]Désormais vice-président délégué en
charge des mandats, des branches et
des territoires. Chargé par ailleurs d'une
réflexion sur les “nouveaux moyens" à
accorder aux réseaux territoriaux du
Medef et aux relations avec les élus locaux. et Geoffroy Roux de
Bézieux [ 5 ]Aujourd'hui vice-président délégué
et trésorier, en charge de l'économie, de la
fiscalité, de l'innovation, et du numérique.
avaient assuré la victoire
au PDG de Radiall.
Les thèmes de la fiscalité des entreprises,
des retraites et de la compétitivité
constitueront la trame principale
du “Pacte de confiance" que le
Medef souhaite proposer au gouvernement.
Toutefois, le successeur de
Laurence Parisot [ 6 ]Nommée présidente d'honneur du Medef. n'a pas manqué de
rappeler, dans son discours d'investiture,
le rôle moral des entreprises
dans “la formation, le développement
des compétences et l'employabilité
de leurs collaborateurs".
Début juin, Pierre Gattaz nous avait
confié (L'Inffo n° 836, p. 10) qu'il
militait pour la suppression de la
cotisation obligatoire des entreprises
aux fonds de la formation
(le “0,9%"). Il s'agissait alors du
discours du candidat d'un “patronat
de combat", prêt, au besoin, à claquer
la porte de négociations si celles-ci
venaient à tourner en défaveur des
employeurs. Aujourd'hui, c'est un
Pierre Gattaz élu qui, confronté à la
même question, s'avoue “incapable
de répondre aussi brutalement sur
la disparition de la cotisation obligatoire".
Une position radoucie, donc
pour celui qui, dans son discours,
a particulièrement insisté sur l'importance
du dialogue social dans le paysage
des réformes à venir. Des paroles
tempérées, même si, en aparté, on
soulignait, dans l'entourage du nouveau
patron des patrons que “sur le fond
des dossiers, la position du Medef
demeure, dans les grandes lignes,
inchangée".
Benjamin d'Alguerre
CONFERENCE SUR L'EMPLOI DES JEUNES - FORMATION ET ALTERNANCE SONT AU PROGRAMME
Ce seront 6 milliards voire, “sans
doute, 8 milliards d'euros", qui vont
être consacrés à l'emploi des jeunes,
selon François Hollande (voir aussi
p. 24). Le président était alors à Berlin,
le 3 juillet, à l'occasion de la
Conférence sur l'emploi des jeunes [ 7 ]Au cours de laquelle plusieurs pistes
ont été identifiées pour favoriser l'entrée
des jeunes de moins de 25 ans sur le
marché du travail : former pour améliorer
l'employabilité ; étendre le dispositif
Erasmus aux apprentis ; faciliter l'accès des
PME au crédit via la BEI ; mettre en réseau
les agences pour l'emploi..
Le président a rappelé qu'il est de
“notre responsabilité de lutter contre
le chômage des jeunes, par des
réformes pour hausser la compétitivité,
pour soutenir la croissance,
mais aussi et surtout, dans cette
période difficile, d'offrir à des jeunes
des solutions d'avenir".
Le président a indiqué que le plan
pour l'emploi des jeunes et les
prêts de la Banque européenne
d'investissement devaient aller dans
trois directions. “Première direction
: la formation professionnelle,
l'apprentissage, l'alternance… tout
ce qui peut contribuer à donner à des
jeunes des qualifications supplémentaires",
a-t-il lancé, avant de s'intéresser
aux deux autres pistes sur
lesquelles les travaux de la Conférence
sur l'emploi des jeunes ont
porté : la mobilité professionnelle
et géographique, “puisque l'on sait
qu'il y a des offres d'emploi qui ne
sont pas satisfaites dans chacun de
nos pays".
Le président a insisté sur la nécessité
de prendre en compte “un
certain nombre de frais que ces
jeunes peuvent engager" pour
leur mobilité. Troisième direction :
favoriser la création d'entreprises
via, notamment, la BEI “et les crédits
que nous pouvons apporter aux entreprises".
S'il n'y a pas d'objectif chiffré annoncé,
François Hollande a voulu insister
sur son implication dans cette question
en proposant la France pour organiser
“la deuxième conférence, qui
n'est pas simplement une nouvelle
évocation de ce que nous pourrions
faire, mais une occasion de vérifier
ce que nous avons déjà fait et ce que
nous nous préparons encore à faire
pour les prochains mois". Aucune
date précise n'a été donnée.
Claire Padych
Notes
1. | ↑ | Observatoire prospectif des métiers et des qualifications du BTP : www.metiers-btp.fr |
2. | ↑ | Observatoire prospectif des métiers et des qualifications de l'hôtellerie, de la restauration et des activités de loisirs : www.fafih.com, |
3. | ↑ | Préparation opérationnelle à l'emploi. |
4. | ↑ | Désormais vice-président délégué en charge des mandats, des branches et des territoires. Chargé par ailleurs d'une réflexion sur les “nouveaux moyens" à accorder aux réseaux territoriaux du Medef et aux relations avec les élus locaux. |
5. | ↑ | Aujourd'hui vice-président délégué et trésorier, en charge de l'économie, de la fiscalité, de l'innovation, et du numérique. |
6. | ↑ | Nommée présidente d'honneur du Medef. |
7. | ↑ | Au cours de laquelle plusieurs pistes ont été identifiées pour favoriser l'entrée des jeunes de moins de 25 ans sur le marché du travail : former pour améliorer l'employabilité ; étendre le dispositif Erasmus aux apprentis ; faciliter l'accès des PME au crédit via la BEI ; mettre en réseau les agences pour l'emploi. |