La Fédération de la formation professionnelle attend le CPF avec impatience

Par - Le 15 décembre 2013.

La réforme de la formation professionnelle,
attendue pour 2014, est suivie de près par la
Fédération de la formation professionnelle
(FFP). Les adhérents en attendent notamment
une simplification administrative, des “circuits
plus courts", nous explique Emmanuelle Pérès,
déléguée générale de la FFP [ 1 ] Voir aussi L'Inffo n° 844, p. 7.. La création du
compte personnel de formation est même
attendue avec un certain enthousiasme : “C'est
une idée que porte la FFP depuis des années",
ajoute la déléguée générale.

Le CEP (conseil en évolution professionnelle),
qui doit également être mis en place par la
réforme, fait quant à lui objet de plus de circonspection.
“Cet objet n'est pas encore totalement
défini. Il semblerait que l'on s'achemine
vers un système gratuit, donnant accès à un
premier niveau de qualification, ce qui l'inclurait
donc dans le service public. Cependant, un
passage en CEP peut ensuite donner lieu à un
bilan de compétences, sur lequel les OF privés
se positionneront. On peut également imaginer
que le CEP sera dans le marché…", ajoutet-
elle. Au-delà de cette question, elle souhaite
que le futur SPO (service public de l'orientation)
donne aux salariés et demandeurs d'emploi
une information “exhaustive" sur l'offre de
formation disponible sur les territoires, “et
pas seulement deux ou trois prestataires".
Emmanuelle Pérès fait référence ici à l'Afpa,
aux Gréta, ou encore à d'autres organismes
adossés à des branches ou à des réseaux
consulaires.

Quant à la disparition de l'obligation légale
au titre du plan de formation, que le Medef
a appelée de ses voeux pour les entreprises
de plus de 10 salariés, la déléguée générale
remarque qu'elle “est souvent source de
lourdeur, et qu'elle génère des coûts administratifs
importants, contraignant les organismes
de formation à recruter des personnels dédiés".
Ajoutant : “Les entreprises de plus de 20
salariés sont déjà au-delà de l'obligation. De
plus, s'il s'agit de remplacer une obligation
légale par une obligation conventionnelle,
le changement sera minime." Pour Sylvie
Petitjean, les stratégies de communication des
organismes de formation pourraient, elles, être
impactées : “Les fonctions commerciales au
sein des organismes de formation vont évoluer.
En effet, jusqu'à présent, les commerciaux
travaillaient beaucoup en direction des Opca.
Ils devront se recentrer directement vers les
entreprises et les particuliers."

En demande
d'individualisation


“Le marché évolue. Les clients sont de plus en plus
en demande d'individualisation des prestations,
veulent de plus en plus de qualité administrative
pour répondre aux exigences de leurs financeurs,
tels que les Opca (organismes paritaires collecteurs
agréés) ou le FPSPP (Fonds paritaire de sécurisation
des parcours professionnels)", indique Sylvie
Petitjean, présidente de la FFP Midi-Pyrénées et
coprésidente de l'Observatoire économique du
secteur. Pour cela, les organismes de formation
s'adaptent et recrutent sur de nouvelles compétences.
En 2011, ils étaient 43 % à avoir développé
des fonctions commerciales, 22 % des fonctions
administratives, 20 % la communication et 18 %
la recherche et le développement.

“C'est intéressant : ce n'est pas parce que les
OF sont confrontés à la crise qu'ils ont arrêté de
recruter pour autant. Au contraire, développer de
nouvelles compétences est une réponse pour faire
face à la baisse d'activité", se félicite Christophe
Quesne, administrateur de la FFP et également
coprésident de l'Observatoire économique.

Notes   [ + ]

1. Voir aussi L'Inffo n° 844, p. 7.