Basse-Normandie - “J'aime mon boulot, je me forme"

C'est à Alençon que le Fongecif
Basse-Normandie, associé à huit
Opca ^{[ 1 ]}Opcalia, Agefos-PME, Constructys,
Fafih, Opcalim, Opcaim, le Forco et
l'Opca Transports., lance l'initiative “J'aime
mon boulot, je me forme" : un
programme associant formation
qualifiante et apprentissage des
compétences-clés, destiné à près
de soixante-dix salariés.

Un choix qui ne doit rien au hasard,
puisqu'avec ses 9,8 % de
chômage, ses 17,4 % de jeunes
sans emploi et ses 35 % de
salariés ne disposant au mieux
que d'un niveau CAP, ce bassin
d'emploi, rural et “âgé", est jugé
“à haut risque" par les enquêtes
de l'Insee.

Priorité aux savoirs
de base

En témoigne l'activité de “La
boîte aux lettres", un organisme
de formation spécialisé dans
l'acquisition des savoirs de base,
qui reçoit près de 250 stagiaires
chaque année. “Des demandeurs
d'emploi, mais aussi des salariés
qui nous sont envoyés par
les Opca, par les services RH de
leurs entreprises, voire qui se
présentent à nous d'eux-mêmes,
informés de notre existence par
le bouche-à-oreille", explique
sa directrice, Catherine Forner.
Déjà, les 900 conseillers Pôle
emploi que compte la région
ont été formés à la mise en
place d'une “Boîte à outils contre
l'illettrisme".

Imaginer des
“parcours hybrides"

À présent, la cible du projet
“J'aime mon boulot", “ce
sont des salariés disposant
d'un niveau d'études inférieur
ou égal au CAP et de dix ans
d'expérience professionnelle",
explique Thierry Lefort, directeur
du Fongecif de Basse-Normandie.
Une cible trop transversale
pour entrer dans les critères du
Fonds paritaire de sécurisation
des parcours professionnels
(FPSPP).

Les partenaires bas-normands
ont sollicité les crédits du Fonds
social européen (FSE), afin de
permettre à ces salariés de
bénéficier de ces “parcours hybrides"
: mi-remise à niveau sur
les compétences-clés au sein
d'un atelier spécialisé, mi-formation
professionnelle en vue
d'obtenir un titre ou un diplôme
de niveau V.

Recours au congé
individuel de formation

Des parcours pris en charge au
titre du congé individuel de formation.
“Avec la réforme qui va
entrer en vigueur au 1er janvier
prochain, nous n'avons pas encore
de grande visibilité sur nos
futurs budgets. Ce programme,
nous entendons le mener à bien
grâce aux partenariats que nous
avons déjà noués", explique
Thierry Lefort.

La réforme, justement. Avec des
parcours personnalisés proposés
à chaque salarié en fonction
de la situation de chacun, les
dispositifs semblent entrer en
résonance avec le caractère
individualisé du futur compte
personnel de formation (CPF).
“Pourtant, le programme n'a pas
été imaginé en fonction de la
réforme − puisque sa genèse est
antérieure −, mais de la situation
du bassin d'Alençon", indique
Catherine Forner.

Un site dédié

Un site dédié, Jaimemonboulot.
com, a été construit à l'attention
du grand public, salariés comme
dirigeants d'entreprise qui voudraient
orienter leurs collaborateurs
vers ce programme. Doté
d'une architecture basée sur l'utilisation
de l'image – pictogrammes
et émoticônes dans un premier
temps, vidéo dans un second – il
a été conçu pour être facile d'accès
à des personnes en situation
d'illettrisme. Une importante campagne
de communication relayée
par les institutionnels de la région
devrait le faire connaître au public.