Alain Rousset : “L'éducation doit être une compétence partagée"

Le président de l'Association des Régions de France (ARF), Alain Rousset, a rappelé le rôle essentiel de la formation initiale à laquelle les Régions doivent apporter un appui – en favorisant notamment la mobilité scolaire à l'intérieur des territoires et en Europe.

Par - Le 16 novembre 2008.

Alain Rousset, président de l'Associa-tion des Régions de France (ARF) et du Conseil régional d'Aquitaine, a axé son intervention sur le rôle des Régions en matière de formation tout au long de la vie, et évoqué les expériences de la Région Aquitaine en matière de coopération, notamment à l'intérieur même du territoire régional. Il a rappelé “le rôle essentiel de la formation initiale". Dans cette perspective, “l'éducation devient une compétence partagée".

“Si les jeunes ne sortent pas du système éducatif avec une qualification bien affirmée, a-t-il souligné, nous les retrouverons dans les formations professionnelles. Nous devons mener une réflexion sur le décrochage scolaire." La Région Aquitaine coopère d'ailleurs avec le Québec en matière de lutte pour la “persévérance scolaire". Et Alain Rousset d'ajouter : “Devant le Premier ministre, nous avons développé l'idée de création d'un service public régional de l'orientation. Il n'y a pas de bonne formation en l'absence d'une orientation réalisée au préalable : bilan de compétences, etc.".

En matière de coopération interrégionale, la Région Aquitaine s'est engagée dans le développement d'une “mobilité à enjeux professionnels", par la mise en œuvre de dispositifs d'appui à la mobilité à destination des apprentis, des étudiants en BTS et bac pro, et des lycéens.
Dans le cadre de crédits européens interrégionaux, les Régions de Catalogne et d'Aragon, de Midi-Pyrénées et d'Aquitaine ont élaboré des référentiels communs de qualification. “Cela a permis de lancer, notamment, un axe pour la mobilité des apprentis entre les deux pays par l'échange de jeunes apprentis. Ces échanges leur permettent d'obtenir une réelle correspondance, une transparence sur les diplômes préparés et sur les apprentissages entre les deux pays. Nous souhaitons d'ailleurs associer de plus en plus les entreprises à ce programme." Cela passe aussi par l'apprentissage des langues européennes. “Le plurilinguisme est indispensable à la mobilité des jeunes. J'ai demandé aux lycées de notre région de devenir des lycées internationaux. L'échelle régionale doit être une vraie plateforme de la mobilité scolaire. À côté de cette coopération transfrontalière, nous devons nous préoccuper du décloisonnement, c'est-à-dire l'établissement d'une mobilité des jeunes à l'intérieur de nos territoires. Si nous ne mettons pas sur pied un dispositif d'information, d'aide au transport et à l'hébergement, nous ne pourrons pas avoir une conception efficace des problématiques de formation et d'emploi."