Anne Rochebeuf, responsable formation du groupe Haulotte

“Les parcours certifiants et diplômants offrent plus d'employabilité"

Par - Le 01 novembre 2009.

La somme des heures de Dif “portable" d'un salarié embauché dans une nouvelle entreprise sera imputée au titre de la professionnalisation. Qu'en pensez-vous ?

Des dispositions spécifiques prévues par accord de branche ou accord collectif me paraissent souhaitables sur ce point, car il me semble qu'imputer du Dif sur la professionnalisation ajoute à la confusion des genres : le Dif étant à l'initiative du salarié, les actions au titre de la professionnalisation à l'initiative de l'employeur. _ Une formation Dif de quelques heures n'est pas forcément de la professionnalisation, d'un point de vue pédagogique… Cela complexifie nos procédures internes administratives et reporting sur les différents budgets.

Vous pratiquez déjà des entretiens professionnels et une forme de “passeport orientation et formation"…

En effet, nous mettons en œuvre en ce moment même des entretiens professionnels, avec le passeport formation que nous avons mis en place depuis septembre. Si pour certaines entreprises, cette disposition semble contraignante, le site www.passeportformation.eu est très pratique, car il permet à chacun, particulier ou employeur, de créer des passeports formation avec aide en ligne.

De même, depuis plusieurs années, nous travaillons déjà sur les périodes de professionnalisation et/ou contrats de professionnalisation pour nos personnels entrants en CDI ou CDD. Dans ce cadre, nous privilégions toujours des parcours certifiants (comme les CQPM) ou diplômants, et tout particulièrement vis-à-vis des personnes peu ou pas diplômées.

Comme pour le Fonds paritaire de sécurisation des parcours professionnels, la loi vient entériner ce que nous faisions déjà en capturant et mutualisant des fonds sur d'autres types de contrats, dans un contexte économique et social extrêmement difficile. Dans ce sens, il me semble alors qu'il aurait été souhaitable de pousser la mesure jusqu'au bout, en privilégiant des parcours certifiants et diplômants qui offrent encore plus d'employabilité et fixent un objectif qualité tangible – tant pour le stagiaire que pour l'entreprise.