Jean-Claude Tricoche - Unsa

"Une réforme en deçà des attentes de l'Unsa"

Par - Le 01 novembre 2009.

La loi est “pour l'essentiel caractérisée par la création d'un fonds paritaire de sécurisation des parcours professionnels", juge Jean-Claude Tricoche, secrétaire national de l'Unsa.
Cette mesure, reprise de l'accord national interprofessionnel du 7 janvier 2009, “devrait favoriser l'accès à la formation des salariés et des demandeurs d'emploi les moins qualifiés", ajoute-t-il. À condition que “l'État apporte sa contribution financière".

Par ailleurs, la loi introduit un droit à l'information et à l'orientation dont l'effectivité nécessitera l'action d'un service public régionalisé, encore en devenir. De même, pour la réforme annoncée des Opca, la capacité à être plus proche des besoins de formation des salariés dépendra d'un regroupement qui reste à faire.
L'Unsa “apprécie favorablement le renforcement des compétences du CNFPTLV (Conseil national de la formation professionnelle tout au long de la vie) en matière d'évaluation des politiques de formation, tant au niveau national et régional, que sectoriel et interprofessionnel". Quant à la portabilité du Dif, “même encore limitée", elle constitue “un pas supplémentaire vers le compte épargne formation dont l'Unsa est l'instigatrice", selon Jean-Claude Tricoche.
L'Unsa regrette toutefois que “la loi laisse de côté la nécessaire articulation entre formation initiale et formation continue. Une nouvelle occasion manquée d'instituer un droit à une formation différée permettant de compenser les insuffisances du parcours scolaire".
L'Unsa est par ailleurs “hostile à l'entrée en apprentissage avant la fin de l'obligation scolaire, ainsi qu'au développement d'un apprentissage sans employeur".
D'inspiration centralisatrice, les dispositions de la loi concernant le PRDF (plan régional de formation professionnelle), ne contribueront pas à améliorer la gouvernance et l'efficacité des politiques de formation", déplore également le secrétaire national de l'Unsa.

Enfin, “dans cette période de crise économique où l'accent est mis sur la formation", Jean-Claude Tricoche constate que “le droit à négocier sur cette question dans l'entreprise reste à conquérir".