Le Danemark prescrit des formations en alternance

Par - Le 01 septembre 2009.

Niveau de qualification, taux de chômage, inégalités, accès des jeunes à l'emploi… Au Danemark, les principaux indicateurs de cohésion sociale sont favorables. Une réussite à laquelle n'est pas étranger le système d'orientation pour les jeunes inscrit dans une loi spécifique adoptée en 2003.

Dans ce pays qui résiste mieux que d'autres à la montée du chômage, en particulier chez les jeunes, l'objectif des pouvoirs publics est d'amener 95 % des jeunes Danois à la fin des études secondaires. L'État danois fixe les objectifs et évalue les services. Cependant, si le ministère de l'Éducation finance directement sept centres régionaux d'orientation vers l'enseignement supérieur, c'est aux municipalités qu'est demandé de fournir le service d'orientation pour l'enseignement secondaire et professionnel, en liaison avec les établissements scolaires. Le niveau territorial des 45 Youth centers ainsi créés est proche de celui des “agglomérations" en France. Ces Youth centers ciblent l'orientation des jeunes au niveau de l'enseignement secondaire, à partir de l'équivalent de notre classe de quatrième. Tandis que des centres régionaux accompagnent les élèves vers l'enseignement supérieur.

Le traitement et la prévention du décrochage scolaire entraînant des sorties sans qualification, qui touchent près de la moitié de la filière professionnelle du secondaire, le ministère tente d'apporter des réponses flexibles dans le cadre de l'alternance, avec des formations professionnelles courtes assorties de la possibilité de délivrer des qualifications partielles. Par exemple : “assistant baker", “bicycle mechanic assistant", ou encore “shop assistant". Encore faut-il qu'elles soient reconnues en pratique par les entreprises, dont les besoins évoluent rapidement.

L'effort budgétaire danois repose essentiellement sur les municipalités, à hauteur de 60 millions d'euros (environ 800 conseillers dans les 45 Youth centers), et à un degré moindre sur l'État pour les centres régionaux, à concurrence de 6 millions d'euros (environ 70 conseillers). Soit au total 66 millions d'euros (environ 660 millions d'euros à l'échelle française). Il apparaît comparable à l'effort français fait à travers le niveau des Centres d'information et d'orientation de l'Éducation nationale (280 millions d'euros) et le réseau des Missions locales, où l'État et les Régions apportent environ 300 millions d'euros.

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La professionnalisation des conseillers d'orientation


Jean-Marie Lenzi, collaborateur du délégué interministériel à l'orientation français, assure que l'action des centres d'orientation régionaux et municipaux danois “est bien positionnée entre les établissements scolaires, dans lesquels les conseillers interviennent, les services sociaux qui dépendent pour l'essentiel des municipalités, et des Job centers". Le professionnalisme des conseillers d'orientation est garanti par une formation de niveau licence. “À l'examen, il s'agit d'une formation complémentaire de type licence professionnelle qu'il est possible de suivre tout en continuant à travailler. Cette formation (environ 600 heures) comporte de la sociologie au sens très large, des techniques de communication et d'entretien, mais pas de psychologie en tant que discipline à part entière." Outre ce solide bagage initial, ces conseillers s'appuient également sur des expériences professionnelles diversifiées (exemples de parcours : infirmier, enseignant, styliste de mode, etc.).
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