Les annonces en matière de formation jugées “peu crédibles"

Par - Le 01 août 2012.

À la CGT, on ne croit pas aux plans de reconversion proposés aux collaborateurs de PSA Peugeot Citroën du site d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) concernés par le futur plan social dont l'échéance a été fixée au mois de juillet 2013, pas plus qu'aux solutions de mobilité, à la reprise des salariés par d'autres employeurs, et encore moins aux réunions de crise, fussent-elles organisée entre Arnaud Montebourg et des représentants du personnel.

Et si Marcel Mérat, délégué syndical central CGT de PSA, joint par L'Inffo, s'avoue échaudé, c'est qu'il se souvient des annonces de reclassement qui avaient accompagné la fermeture du site de production de pièces détachées de Moissy-Cramayel (Seine-et-Marne) en mars dernier. “Près de sept cents salariés étaient concernés par la fermeture du site, se rappelle-t-il, certains ont accepté les reclassements, les formations à d'autres métiers ou les solutions de mobilité… Mais la vérité, c'est qu'aujourd'hui, quatre cents d'entre eux pointent à Pôle emploi !"

Quant à l'idée de former les collaborateurs afin de les orienter vers d'autres secteurs, Marcel Mérat l'estime peu crédible. “Croit-on réellement que des personnes de 58 ou 59 ans vont entrer dans des cycles de formation professionnelle en vue de se reconvertir ou de se lancer dans l'auto-entrepreunariat, à leur âge ? Ceux qui acceptent ces solutions les considèrent comme des échappatoires leur permettant de partir avec une prime [ 1 ]Que la direction de PSA propose à hauteur de 1 000 euros par année d'ancienneté, alors que les syndicats réclament des dédommagements de 50 000 euros minimum par collaborateur. , voilà tout."

D'autres entreprises, à l'image de la SNCF, de Safran ou d'EADS, se sont proposées pour recaser certains “cols bleus" de Peugeot Citroën. Là encore, le cégétiste se montre dubitatif : “Lorsque Moissy-Cramayel a été fermé, la SNCF s'était déjà engagée à reprendre certains personnels, mais ils ne les ont repris que sur des petits contrats, puisqu'eux-mêmes songent à licencier." D'ailleurs, au-delà de PSA, Marcel Mérat craint pour toute la filière automobile en France. Au mois de juin, l'un des sous-traitants vosgiens de Peugeot, TRW, s'est déclaré en cessation de paiements et son comité d'entreprise a demandé au tribunal de commerce d'Épinal de placer l'entreprise en redressement judiciaire, le 17 juillet au matin. TRW fabriquait jusqu'alors des pièces pour Volkswagen, mais aussi pour PSA Sochaux. Selon Marcel Mérat, le sous-traitant lorrain aurait dû recevoir des commandes pour un nouveau modèle. “Mais la direction de PSA a délibérément choisi de pas renouveler ses commandes, pour se débarrasser de ce site de production."

Notes   [ + ]

1. Que la direction de PSA propose à hauteur de 1 000 euros par année d'ancienneté, alors que les syndicats réclament des dédommagements de 50 000 euros minimum par collaborateur.