Anne

Rochebeuf

Anne Rochebeuf (Haulotte Group) : "c'est la simplification et le pragmatisme qui sont attendus".

Comment l'accord national interprofessionnel du 7 janvier est-il perçu dans les entreprises ? Questions à Anne Rochebeuf, responsable formation chez Haulotte Group, entreprise “spécialiste des matériels d'élévation de personnes et de charges".

Par - Le 28 janvier 2009.

Inffo Flash -  Le plan ne distinguera désormais plus que deux catégories d'actions, au lieu de trois. Pensez-vous que cela peut avoir une incidence dans son élaboration ?

Anne Rochebeuf - Je trouve cette simplification judicieuse, elle permet de conserver deux idées pratiques (pour l'élaboration du plan) que l'on pourrait schématiser de façon simpliste en GPEC par :

  1.  Dans la cartographie actuelle de nos emplois, quels sont ceux qui doivent évoluer.
  2. Dans la cartographie future de nos emplois, quels sont ceux que nous devrons faire évoluer.

IF - L'accord prévoit l'accès simplifié au Cif en cas de refus du Dif par l'employeur. Quelle répercussion peut avoir cette modalité sur votre utilisation actuelle du Dif ?

A. R. - Dans le principe, toute simplification administrative de l'accès à la formation me semble justifiée. Dans la réalité, si les acceptations du Dif par le Fongecif venaient à être massives[ 1 ] L'employeur peut limiter à 2 %
des effectifs
les acceptations
du Cif par an.
, les entreprises pourraient avoir des difficultés à les financer. En effet, les Fongecif répondent à une logique régionale, et les fonds collectés sont mutualisés pour tous.

Par contre, il n'y avait pas, jusqu'à présent, de mutualisation pour le Dif, en ce sens que si un Dif était refusé deux fois, il devenait prioritaire au niveau du Fongecif et, s'il était accepté, l'entreprise devait le “rembourser" au Fongecif[ 2 ]Base du calcul : 9,15 euros
de l'heure acquise. Voir aussi www.droit-de-la-formation.fr, site du Centre INFFO.
.

Si les Fongecif doivent faciliter l'accès au Dif, alors il ne faut pas en imposer la charge à chaque entreprise, sans droit de regard sur ce qui a présidé à son acceptation.
Mais en l'état actuel de mes connaissances, je n'ai pas encore bien compris tous les modes de financements prévus dans le futur.

IF - Quelles conséquences pourrait avoir l'évolution de la mission des Opca sur le choix d'un organisme de formation ?

A. R. - Déjà, à l'heure actuelle, je demande régulièrement l'avis de notre Opca quant à la légalité de l'existence de certains organismes ou des diplômes qu'ils décernent. C'est un service externalisé très pratique, pour lequel les Opca ont à mon sens toute légitimité, compte tenu de leur expertise quotidienne.

Je n'ai pas de difficulté particulière par rapport à la qualité de la formation, car en tant que responsable formation, je valide l'ingénierie des plans de cours par rapport aux objectifs attendus, et nous évaluons les résultats attendus soit par des parcours certifiants ou diplômants, soit à travers des suivis internes, en vérifiant la liste des compétences acquises après formation.

Par contre, pour des entreprises de plus petite envergure que la nôtre, je conçois aisément le service que les Opca pourraient rendre. D'ailleurs, dans bien des cas, ils le font déjà.

Propos recueillis par Ph. G.

Contact : www.haulotte.fr

Notes   [ + ]

1. L'employeur peut limiter à 2 %
des effectifs
les acceptations
du Cif par an.
2. Base du calcul : 9,15 euros
de l'heure acquise. Voir aussi www.droit-de-la-formation.fr, site du Centre INFFO.