Olivier

Gourlé

Le président d'Opcalia veut évoluer vers des “commandos légers d'action rapide".

Le président d'Opcalia[[www.opcalia.fr]], Olivier Gourlé[[Olivier Gourlé est également secrétaire confédéral de la CFTC]], analyse les conséquences de l'Ani du 7 janvier sur son organisme et sur les relations qu'il souhaite développer dans ce nouveau contexte avec les Régions.

Par - Le 20 janvier 2009.

Inffo Flash - Les missions des Opca définies dans le nouvel accord, sont-elles des innovations pour Opcalia ?

Olivier Gourlé - Pas vraiment, Opcalia et, avant lui, les Opcareg assuraient le suivi des plans de formation, conseillaient les entreprises en matière de professionnalisation. Le contact direct avec les entreprises apporté par son assise territoriale a rendu ces missions possibles bien avant l'Ani.

Ce qui est nouveau, c'est l'élargissement de ces nouvelles missions à la recherche de partenariats financiers, et la nécessité de faire face à des situations “atypiques" de reconversion ou d'anticipation des reconversions.

Nous en avons un exemple récent avec une entreprise d'Île-de-France repérée par notre réseau, dont la production s'apprêtait à changer radicalement. Nous avons mis en œuvre tous les outils disponibles, tels que les bilans de compétences, la professionnalisation, pour prévenir des licenciements, etc.

C'est aussi dans ce sens que va l'accord que nous venons de passer avec l'État et l'Agefos-PME[ 1 ]Accord-cadre sur le CTP du 8 janvier 2009. Volume prévisionnel de 10 000 bénéficiaires, soit 5 000 pour Opcalia et 5 000 pour Agefos-PME, répartis sur les 25 territoires labellisés.
pour soutenir l'élargissement des contrats de transition professionnelle à dix-huit bassins d'emploi supplémentaires. Nous devons évoluer vers des “commandos légers d'action rapide"...

IF - La mobilisation de fonds à destination du FPSPP va-t-elle être particulière pour les Opca interprofessionnels ?

O. G. - Sous le contrôle du CPNFP (Comité paritaire national pour la formation professionnelle), nous allons réorienter nos missions, qui intègreront tant les demandeurs d'emploi que des salariés. Il ne s'agit pas de froide arithmétique de collecte, si ce n'est que nous visons, avec les autres Opca, la formation de 500 000 salariés peu qualifiés et de 200 000 chômeurs de plus par an. L'accord va nous permettre de ne pas dire “non", grâce au FPSPP et à ses partenaires.
Le grand problème pour les Opca en général va plutôt être l'approche de ces publics en difficulté qui ne sont pas candidats spontanément à la formation.

IF - Comment envisagez-vous la coopération avec les Régions ?

O. G. - Nous avons indéniablement quelques difficultés à travailler avec les Régions dont les PRDF (plans régionaux de développement de la formation) se déploient de façon pluriannuelle, alors que des besoins en formation peuvent émerger dans l'année, parfois de façon urgente.
Il nous faudra tôt ou tard des structures régionales rassemblant Régions et partenaires sociaux, habilitées à se fixer des objectifs de formation territoriaux et à même d'animer cette activité conventionnelle décuplée. Nous avions avancé à ce sujet au sein du groupe multipartite dirigé par Pierre Ferracci. Il y a indéniablement encore du travail à faire avec les Régions.

Rénée David-Aeschlimann

Notes   [ + ]

1. Accord-cadre sur le CTP du 8 janvier 2009. Volume prévisionnel de 10 000 bénéficiaires, soit 5 000 pour Opcalia et 5 000 pour Agefos-PME, répartis sur les 25 territoires labellisés.