Gérard

Cherpion

Par - Le 01 mai 2012.

“Le référendum sera l'ultime outil"

Quelles réformes ont été prévues, en cas de nouveau quinquennat de la majorité UMP ?

Il s'agira sans aucun doute de poursuivre les changements déjà amorcés en matière de formation initiale. Rappelons que la présidence de Nicolas Sarkozy a permis des évolutions fortes, notamment avec l'autonomie des Universités, beaucoup décriée mais qu'aucun candidat n'a remise en cause. Autre sujet : la poursuite des efforts pour développer l'alternance et l'apprentissage, l'objectif étant d'atteindre 800 000 jeunes en alternance et apprentissage en 2015, puis 1 million, comme en Allemagne. Et que toutes les formations initiales comptent une partie d'intégration en entreprise, ce qui pourra aussi être décidé rapidement. Nous voulons rapprocher l'école de l'entreprise.

Le rapport de Gérard Larcher va-t-il servir de base à la mise en œuvre rapide de réformes ?

Le rapport Larcher reprend bien les trois défis auxquels Nicolas Sarkozy compte s'atteler. S'agissant des jeunes, le président de la République souhaite également aller plus loin sur le thème de l'orientation pour qu'il n'y ait plus qu'une porte d'entrée vers l'ensemble des formations. Il faudra accélérer les choses. Quant à l'accès des demandeurs d'emploi à la formation, les partenaires sociaux n'ont pas manqué en 2009 de mettre le pied dans la porte. Il faut donc poursuivre et Nicolas Sarkozy souhaite aller plus loin concernant l'individualisation, avec un accompagnement rapide, plus rapide qu'aujourd'hui, avec l'aide de Pôle emploi. Par ailleurs, l'objectif est également d'aboutir à l'établissement d'un droit de la personne à la formation qui serait géré par les Fongecif, accompagné d'une sorte de carte vitale sur lesquels les droits s'accumulent. Autrement dit, l'idée est de créer une sorte de Cif pour les demandeurs d'emploi.

Quid du rôle des Régions et des territoires ? Une “recentralisation" de la formation peut-elle être envisagée ?

Il ne s'agit pas de recentralisation. Il doit y avoir un pilote territorial, logiquement les Régions, mais l'État doit rester garant d'une cohérence nationale ; il finance beaucoup, il doit avoir son mot à dire. La décentralisation, autrement dit le jeu des acteurs au niveau des territoires, fonctionne bien. Cependant, les dotations doivent aller où sont les besoins. Les fonds destinés aux demandeurs d'emploi entrent dans les budgets des Régions sans que l'on sache à la fin à quoi ils ont servi. Il faudra se pencher sur le fléchage des fonds et le rendre obligatoire par la loi.

Nicolas Sarkozy a annoncé qu'il souhaitait rapidement consulter les Français sur la formation des demandeurs d'emploi...

Il a très bien expliqué qu'il ne comptait pas se passer de la négociation sur ce sujet. L'objectif est de poursuivre le dialogue social, qui a été très fructueux tout le long du quinquennat. Cependant, il faut à un moment trancher, s'il existe un écart trop grand entre l'avis des partenaires sociaux et la décision politique. Le référendum sera l'ultime outil.

Les Opca doivent-ils faire l'objet de nouveaux changements ?

Nous avons beaucoup œuvré pour les Opca et la réforme commence à produire ses effets, elle a été bien acceptée. Il faudra cependant s'interroger sur l'opportunité de faire des Opca les collecteurs de la taxe d'apprentissage. Et une autre question est à régler, à mon sens : celle du financement du paritarisme. Il faut plus de rigueur et de transparence. Enfin, il faudra globalement se pencher sur la complexité du système de formation.