Emmanuelle

Pérès

Par - Le 01 mars 2012.

C'est une négociation globale, avec une réflexion prospective, que nous souhaitons engager.

Comment expliquez-vous l'interruption de près de deux ans de la négociation nationale de la branche formation ?

Cela a été très regrettable. Nous avions travaillé conjointement d'arrache-pied pendant des mois pour finaliser un accord sur le temps de travail des formateurs que nous avons rédigé pas à pas ensemble en séances.

À l'étape de la signature, après quelques ultimes concessions de la part de la FFP, les syndicats salariés ont fait part de leur refus de signer. La déception a été très grande et la situation était inacceptable, la relation de confiance étant totalement interrompue.

Sur quels principaux points la négociation du 27 mars prochain portera-t-elle ?

A priori, trois points majeurs devraient être traités : le projet d'accord visant à la recodification de la convention collective pour une meilleure lisibilité, incluant une rénovation de la gouvernance paritaire (rôles et fonctions des différentes commissions), la négociation des minima sociaux (2012-2013) et le renouvellement de l'accord seniors.

Plus précisément, où en êtes-vous dans la négociation sur les salaires, notamment sur la base de l'accord conclu le 29 juin 2011 ?

L'accord de juin 2011 court jusqu'au 31 août 2012. Nous sommes en pleine négociation du nouvel accord. Les syndicats ont fait une première proposition. Nous avons fait part de la nôtre. Les travaux continuent. Chacun doit avancer dans la perspective de la prochaine commission mixte. Un consensus semble être trouvé sur la méthode d'augmentation.

La question du temps de travail des formateurs, particulièrement le “ratio 72/28" est un point sensible dans la négociation. Quelle est votre position ?

Nous avons lancé conjointement en 2007-2008 une grande enquête sur le temps de travail des formateurs D et E. Cette enquête a démontré la très faible pertinence du ratio 72/28. C'est dans le prolongement de cette étude et des différents travaux que nous menons paritairement que nous avons décidé de renégocier globalement la convention collective pour doter la profession (patronat et salariés) d'une convention qui s'inscrive pleinement dans le XXIe siècle. Le ratio 72/28 n'est pas forcément adapté et difficilement applicable à toutes les situations pédagogiques qui existent aujourd'hui, et a fortiori celles de demain. Ce n'est pas le seul point de la convention à revoir ! Et c'est bien une négociation globale et avant cela une réflexion prospective que nous souhaitons engager dans les prochaines semaines avec les partenaires sociaux.