Anne
Massip
Responsable du Lieu ressource validation et certification des compétences, au sein du Carif, le GIP Alfa Centre, et gérant un réseau de 25 Points relais conseils, Anne Massip dresse un panorama des missions des différents Cris et PRC.
Par Centre Inffo - Le 01 décembre 2006.
Inffo Flash : Quelles sont les missions respectives des Cellules interservices et des PRC ?
Anne Massip : Le plus souvent rattachées aux Carif, les Cris sont chargées de coordonner le dispositif des PRC. Contrairement à eux, elles n'accueillent ni n'informe le public. Les structures des PRC diffèrent d'une région à l'autre, suivant les missions qui leur ont été assignées dès leur lancement : cela va de l'information simple au conseil. Leur nombre peut également varier d'un territoire à l'autre : environ 300 en Nord-Pas-de-Calais, ou par exemple 25 en région Centre.
Inffo Flash : Les missions des PRC sont-elles partout les mêmes ?
Anne Massip : En Nord-Pas-de-Calais, le choix a été fait d'une mission d'information. En région Centre, nous intervenons sur le conseil, nous accompagnons le candidat sur le choix de la certification, les diplômes, le projet. Le PRC a un travail de repérage du référentiel, et nous organisons des entretiens de deux à six heures avec les candidats. Tout dépend en réalité de la structuration du réseau - selon les choix de la Région : soit elle s'appuie sur le réseau de l'AIO et choisit l'information, soit elle crée à cet effet un réseau spécifique avec des personnes spécialement missionnées, et une labellisation. Ces choix sont avant tout politiques. Au final, le service n'est pas le même.
Inffo Flash : Pouvez-vous nous en dire plus sur le rôle des Conseils régionaux ?
Anne Massip : Chaque Cris émane d'un Conseil régional, dont elle est un service, une entité ; la politique est donc impulsée par la Région. Le plus souvent, elle est créée sous forme de GIP, dans lequel siègent l'État et la Région, qui la financent. Elle agit d'après un plan concertée entre les deux partenaires, contrairement aux PRC, qui ne sont financés que par le Conseil régional.
Depuis la décentralisation, les Cellules se transforment de manière différente selon les Régions. En matière de financement, le Conseil régional peut choisir de voter une enveloppe VAE, comme c'est le cas en Région Centre, ou bien créer des dispositifs tels que le “chéquier VAE" comme en Île-de-France ou en Poitou-Charentes, avec éventuellement un accompagnement.
Inffo Flash : Comment est assurée la professionnalisation des conseillers VAE ?
Anne Massip : La professionnalisation est du ressort des Cris. Différents cas de figure coexistent, quant au statut des conseillers : soit il s'agit de conseillers d'orientation issus des Missions locales, CIO, Fongecif, qui consacrent une partie de leur temps au PRC, soit ils sont dédiés uniquement au conseil. Leur professionnalisation porte sur une mise à jour des connaissances de l'actualité de la VAE, avec des rencontres organisées avec les valideurs, les financeurs. Plusieurs Cris éditent des guides, des outils ou des sites destinés à leur information. Tout dépend de l'importance donnée à leurs missions par le Conseil régional, et du nombre de PRC : il sera plus facile de professionnaliser 25 PRC que 300. En Rhône-Alpes, par exemple, la professionnalisation des conseillers est confiée à des relais territoriaux qui forment les relais, qui forment eux-mêmes les conseillers...
Inffo Flash : Quels sont les enjeux induits par la décentralisation ?
Anne Massip : Cette période voit beaucoup de changements dans les Conseils régionaux, la question étant de savoir si les PRC seront ou non maintenus. Je pense que ce sera le cas, car ils ont montré leur pertinence.
Reste que des choix politiques vont être arrêtés, et le partage de l'information et du conseil risque d'être modifié. Les Conseils régionaux se trouvent aujourd'hui à un carrefour, et les négociations des contrats de projets, notamment, jouent un rôle important.
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