Serge

Morin

Bilan : l'Edec de l'automobile est parvenu à toucher les TPE.

Le 20 juin dernier, l'Anfa a dressé un bilan à mi-parcours de l'Edec [[Engagement pour le développement de l'emploi et des compétences.]] du secteur des services de l'automobile. 3 800 évaluations ont été réalisées dans plus de 1 000 entreprises, pour un total de 34 000 heures de formation en un an, explique Serge Morin, coordinateur Edec à l'Anfa.

Par - Le 29 juillet 2008.

Inffo Flash - Pouvez-vous nous rappeler les grandes lignes de cet Edec ?

Serge Morin - La signature de cet accord fait suite au constat que les entreprises de moins de dix salariés et celles qui n'appartiennent pas à des réseaux n'ont pas le même accès à la formation, et sont donc menacées, faute de formation d'adaptation. L'Anfa a été mandatée par les partenaires sociaux pour négocier cet Edec avec la DGEFP et le mettre en place techniquement. Il a fallu déterminer les besoins à partir des travaux de l'Observatoire de branche sur ce type d'entreprises – qui peuvent comprendre moins de cinq salariés.

Ensuite, trois actions ont été déterminées en fonction de l'analyse des besoins de ces TPE, et portent sur l'évaluation et la formation, la VAE, la cession-reprise d'entreprise. Les onze délégations régionales de l'Anfa sont allées voir les DRTEFP pour décliner cet accord national au niveau régional. Quatorze régions sont concernées. L'Anfa prend en charge 50 % du projet, les 50 % restant à la charge conjointement de l'État, du FSE ou de la Région, selon les cas.

IF - Quelle méthode avez-vous adoptée pour toucher ces entreprises ?

S. M. - 14 000 entreprises qui n'appartiennent pas à des réseaux ont été contactées par 13 conseillers recrutés dans le cadre de l'Edec, par mailing et par télémarketing, afin de les inviter à assister à des réunions d'information sur le dispositif. Le télémarketing a un intérêt certain, puisqu'il ne nécessite pas de déplacement, un rendez-vous téléphonique ou la visite d'un conseiller au sein de l'entreprise leur ont été proposés.

IF - Quels résultats avez-vous obtenus ?

S. M. - L'accord national a été signé le 20 février 2007, mais les TPE n'ont été “touchées" qu'à partir d'avril-mai. Celui-ci prévoyait au 31 décembre 2007, sur un exercice complet, 2 500 évaluations, 1 000 entreprises visitées et 42 000 heures de formation. À la fin de l'année 2007, plus d'une centaine de réunions ont été organisées, 800 entreprises ont été visitées et 2 200 évaluations ont été réalisées. J'insiste sur le fait que si les chiffres de l'accord national semblent ne pas avoir été atteints, c'est parce qu'ils concernent la période allant d'avril à décembre (donc sur quatre mois de moins).

Par contre, si l'on additionne les chiffres du début de l'année 2008 pour obtenir des résultats sur douze mois, les chiffres sont plus importants que prévus par l'accord : 3 800 évaluations ont été réalisées dans plus de 1 000 entreprises pour un total de 34 000 heures de formation. C'est donc très positif.

IF - Quelles formations ont été proposées ?

S. M. - Les TPE se montrent très enthousiastes, car nous travaillons exactement sur le type de problématiques qui les intéressent. Nous avons réalisé une évaluation des besoins par “e-profil" sur différents domaines. Les besoins ont concerné les métiers très différents de la carrosserie-peinture, du commerce-vente, de la comptabilité-gestion, de la maintenance, du secrétariat, des pièces de rechange et accessoires, et également du service après-vente. Les TPE ont choisi d'envoyer un ou plusieurs salariés. L'entreprise a pu construire un plan de formation au plus près des besoins après les évaluations. Elles ont également permis de faire ressortir des potentiels.

Propos recueillis par Sandrine Guédon

Contact : Association nationale pour la formation automobile.
www.anfa-auto.fr