Yves

Terral

Par - Le 29 juillet 2008.

“La priorité doit être la qualité et à l'efficacité des services des Opca"

Inffo Flash - Que pensez-vous de la future réforme de la formation professionnelle ?

Yves Terral - Tout d'abord, je ne conteste pas la nécessité d'adapter certains éléments, mais cette réforme ne doit pas être une révolution comme annoncée, cela n'est pas justifié. Il faudrait parler plutôt d'adaptation, de perfectionnement des dispositifs, dans le droit fil de l'Ani. Des mots comme “révolution" ou “refonte" vont à mon sens au-delà du problème. Quant au rapport, je constate qu'en ce moment il y a beaucoup de documents à charge, rien à décharge..., excepté les documents réalisés par les partenaires sociaux. C'est à eux, d'ailleurs, de réfléchir aux aménagements de l'Ani.

IF - Pensez-vous que le regroupement des Opca soit nécessaire ?

Y. T. - Un renversement du nombre d'Opca ne serait pas une mauvaise chose, mais dans la mesure où cela permettrait d'assurer un meilleur service de proximité. Il faut tenir compte de la sociologie de la branche professionnelle, de ce qu'attendent les entreprises et les salariés, et surtout de la qualité de ce qui existe. Un Opca de petite taille peut offrir un excellent service. Les partenaires sociaux ont un rôle à jouer pour répondre à la question essentielle : quel Opca, pour quelles missions ? Il est en effet difficile de parler des Opca sans parler de leurs missions. Il sera intéressant de réfléchir à d'autres rôles que le rôle financier, tout en étant très prudent sur le rôle de “conseil", dont tout le monde parle, pour des raisons juridiques et fiscales. Il faut que l'organisme paritaire reste un outil de la politique de formation de la branche et surtout, il faut privilégier la qualité des services et l'efficacité, plutôt que d'établir des seuils de manière arbitraire.

IF - Cette réflexion pourrait porter sur quels types de missions ?

Y. T. - Les Opca pourraient porter les Observatoires de branche, avoir un rôle dans la mise en œuvre de la politique de branche en termes, notamment, d'ingénierie ou de communication à l'égard des jeunes. L'Anfa, par exemple, porte déjà l'Observatoire, conclut des contrats d'objectifs régionaux pour les partenaires sociaux, organise des campagnes d'information et de communication, finance les formations, possède une dimension européenne. Nous avons en notre sein quatre départements : un département financier, un département institutionnel, pédagogique et territorial. Nous possédons 11 délégations régionales qui comptent en tout 80 personnes. Un peu d'imagination serait une bonne chose pour donner aux missions des Opca une valeur ajoutée et une nouvelle dimension.

Propos recueillis par Sandrine Guédon