Martine

Filleul

Moins d'argent à dépenser mieux. La nouvelle programmation du FSE (2007-2013) en Nord-Pas-de-Calais a été lancée le 15 octobre devant
plus de 500 acteurs du service public de l'emploi, de la formation professionnelle et de la politique de la ville. Martine Filleul commente les choix de l'exécutif régional.

Par - Le 29 octobre 2007.

Inffo Flash  : Vous venez de lancer la nouvelle programmation FSE pour 2007-2013. Comment votre Région se situe-t-elle au niveau de sa subvention ?

Martine Filleul  : Bien sûr, nous regrettons que le montant global soit en baisse de 26 %[ 1 ]380,8 millions d'euros contre 513 millions d'euros., alors que les besoins sont plus importants. Mais si toutes les Régions ont été soumises à la même toise, nous estimons être lésés. En effet, nous avions obtenu 31 millions d'euros de bonus au titre de l'Objectif 1 “Convergence" pour le Hainaut qui, au même titre que le Hainaut belge, est un territoire où les difficultés sont plus importantes en matière d'illettrisme, de chômage et de pauvreté. La réduction de 26 % s'est faite bonus compris, alors qu'il aurait dû être compté à part.

Inffo Flash  : Quelles sont les priorités de la Région ?

Martine Filleul  : Notre région, la quatrième de France, connaît un taux de chômage important. Avec 12,5 %, il est de 3,5 points supérieur au taux national et peut même atteindre 16 % dans certains territoires. Le taux d'emploi est aussi plus faible que la moyenne française (58,5 %, contre 62 %) et touche particulièrement les femmes et les seniors. Nous pouvons être fiers de la vitalité de notre territoire, de notre réseau éducatif et des Universités de notre région. Mais nous avons le taux d'échec scolaire le plus important de France, les jeunes qui s'inscrivent en Université sortent avec un niveau modeste et 15 % de nos concitoyens sont en situation d'illettrisme. Nous devons donc “retrousser nos manches" pour rattraper le retard, pour aller vers la nouvelle économie sans laisser qui que ce soit sur le bord de la route.

Inffo Flash  : Comment avez-vous réparti la subvention ?

Martine Filleul  : La subvention de la programmation 2000-2006 avait permis de consacrer des fonds à la formation initiale, ce qui a profité au projet “Lycée de toutes les chances"[ 2 ]www.ac-lille.fr/pedagogie/ltc/default.cfm, à l'apprentissage et à la formation continue. Mais, avec la baisse de la subvention, il nous a semblé plus simple de tout investir sur la formation continue. Malgré cela, elle dispose de moins de crédits pour soutenir l'adaptation économique, l'insertion professionnelle et la lutte contre l'exclusion, qui sont nos priorités.

Cependant, nous sommes contents d'avoir obtenu la possibilité de gérer la subvention globale du FSE et aussi du Feder (Axe 1). C'était une revendication des Régions, car nous considérons que nous sommes les mieux placés pour le faire. L'État a accédé à notre requête, bien que la gestion soit encadrée. C'est une expérience de la responsabilité totale qui nous laisse la liberté d'agir avec cette enveloppe. Les Régions sont adultes : à nous d'en faire la preuve.

Propos recueillis par Béatrice Delamer

Notes   [ + ]

1. 380,8 millions d'euros contre 513 millions d'euros.
2. www.ac-lille.fr/pedagogie/ltc/default.cfm