“Attention danger ! Perte possible de compétences en Europe"

En mars 2008, le Conseil européen a demandé à la Commission européenne de procéder à une évaluation générale des futurs besoins en compétences de l'Europe jusqu'en 2020, en tenant compte de l'évolution technologique et de la population vieillissante. Le Cedefop (Centre européen pour le développement de la formation professionnelle), agence de la Commission dédiée à la formation, a analysé les besoins par grands secteurs, groupes professionnels et par niveaux de qualification, et examiné les conséquences en termes de politiques de l'emploi et de la formation dans les États membres.

Aujourd'hui, près de 40 % des travailleurs occupent des emplois dits “hautement qualifiés" – cadres, professions libérales, emplois techniques. L'augmentation des emplois requérant des qualifications de niveau élevé et moyen devrait se poursuivre au cours des dix prochaines années. En 2020, 31,5 % de tous les emplois nécessiteront des travailleurs “hautement qualifiés", et 50 % de ces emplois seront occupés par des travailleurs “moyennement qualifiés". La demande de travailleurs “faiblement qualifiés" passera d'un tiers en 1996 à 18,5 %.

“L'Europe a besoin d'une stratégie pour satisfaire les demandes de l'économie à forte intensité de connaissances axée sur les services, insiste l'étude, cette évolution a des conséquences sur l'éducation, la formation et l'apprentissage tout au long de la vie." Le Cedefop recommande donc d'“établir un programme de compétences global pour les adultes" et d'“accroître le nombre de travailleurs ayant reçu une formation en sciences et en technologie". Il insiste également sur l'équité dans l'accès à la formation et sur la reconnaissance des compétences acquises en dehors du système d'enseignement. Une validation des compétences “d'autant plus indispensable pour les travailleurs ayant un niveau faible de qualification formelle, les travailleurs âgés, les personnes réintégrant le marché du travail".

Cependant, les mesures d'éducation et de formation ne suffiront pas à résoudre la pénurie considérable de compétences en Europe. Compte tenu de la diminution de la main-d'œuvre et de l'évolution de la demande, la mobilité à l'intérieur de l'Europe ne suffira pas, pense le Cedefop. Il réalise actuellement des prévisions sur la future offre de compétences et une analyse des déséquilibres entre offre et demande. Les résultats devraient être connus prochainement.