Gouvernance

Jean-Claude Carle : il faut “amplifier" un Ani qui “manque de souffle et d'ambition"

Jean-Claude Carle qui a présidé la mission sénatoriale sur la formation professionnelle en 2007[[www.senat.fr/noticerap/2006/r06-365-1-notice.html]], juge que le gouvernement et le législateur doivent “s'appuyer sur l'accord, l'accompagner et l'amplifier".

Par - Le 16 janvier 2009.

“Je me réjouis qu'un accord soit intervenu, d'autant que c'était loin d'être évident, a souligné le sénateur UMP de Haute-Savoie. J'ai toujours préféré la voie de la concertation à la contrainte."

Jean-Claude Carle a salué “des points positifs et intéressants, allant dans le sens des mesures préconisées par la mission sénatoriale". En particulier la création d'un Fonds paritaire de sécurisation des parcours professionnels, à destination de “ceux qui en ont le plus besoin". Autres points positifs, aux yeux du sénateur : la formation de 200 000 demandeurs d'emploi supplémentaires via le nouveau dispositif de préparation opérationnelle à l'emploi ; l'extension du contrat de professionnalisation ; le souci d'une meilleure gouvernance, avec le Conseil national d'évaluation de la formation professionnelle ; et l'ébauche d'une portabilité du Dif : “Bien qu'embryonnaire, c'est un bon début", a estimé Jean-Claude Carle.
Si le sénateur s'est réjoui des “avancées" du texte, il a regretté son “manque de souffle et d'ambition" et souhaité que le gouvernement reprenne la main. Concernant d'abord les 150 000 jeunes sans qualification, laissés sur le bord de la route par l'Éducation nationale. “Il faut agir en amont si on veut régler ce flux", a-t-il ajouté.

Deuxième type de mesures à ajouter à l'Ani, “faire en sorte de rendre le système encore plus incitatif pour les PME. Les Opca doivent davantage décharger les petites entreprises des tracasseries administratives qui font qu'elles préfèrent payer l'obligation légale plutôt que de former leurs salariés, a argumenté Jean-Claude Carle. Pour cela, il faut relever le seuil de la collecte à 50 millions, comme nous l'avions préconisé. Je ne vois pas comment on pourrait s'en dispenser. Les Opca ont mis en place une force commerciale pour capter le 0,9 %, ce qui peut se comprendre, mais cela ne doit pas se faire au détriment des très petites entreprises."

Le sénateur plaide enfin pour un système de remplacement des salariés en formation, sur le modèle existant dans l'agriculture. Les groupements d'employeurs pourraient être mis à contribution, voire les salariés en préretraite disposant d'heures de Dif non utilisées.