Le pari de la qualité à chaque étape
Développer la qualité suppose d'intervenir sur plusieurs points, souligne le groupe de travail sur la VAE : la fluidification du parcours, l'accompagnement, l'ingénierie des dossiers, le travail des jurys, la professionnalisation de différents acteurs, et l'évaluation des dispositifs régionaux.
Par Centre Inffo - Le 16 janvier 2009.
Le parcours VAE pourrait être conçu de manière plus ouverte. Pourquoi ne pas anticiper en faisant bénéficier les individus de la formation ou de l'expérience complémentaires nécessaires avant leur passage devant le jury, s'interroge le groupe de travail.
Au-delà de ces possibilités d'ouverture, il faut fluidifier ce parcours, en réduire la durée administrative et assurer aux individus un soutien à chaque étape. Le déficit d'accompagnement à l'étape de recevabilité est fréquemment souligné. C'est là qu'un “référent" VAE pourrait jouer un rôle important pour certains publics, estime le groupe de travail. La validation partielle est trop souvent vécue comme un échec et elle devrait être systématiquement suivie d'un conseil personnalisé pour la mise en œuvre des préconisations du jury.
Non prévu par la loi de 2002, l'accompagnement a été mis en place par la plupart des certificateurs, mais on constate “une grande insuffisance de moyens". Il importe, estime le groupe de travail, que les pouvoirs publics dégagent des moyens pour que les certificateurs publics puissent former des personnels qui assureront ensuite l'accompagnement. Un “accompagnement renforcé" pourrait intervenir pour les publics les plus fragiles. Il consisterait à construire avec les personnes concernées un projet à moyen terme de montée en compétences par divers moyens, notamment la VAE, et à guider la personne pour mettre en œuvre ce projet. Cela suppose, là encore, un référent susceptible de suivre les personnes à toutes les étapes, le temps nécessaire – parfois plusieurs années.
Il paraît utile aussi de revoir l'ingénierie des dossiers de VAE, pour rendre plus compréhensibles les livrets 1 (recevabilité) et 2 (VAE proprement dite) aux candidats, et pour tenir compte des compétences transversales à plusieurs activités.
Former et mieux rémunérer les jurés
Concernant les jurys de VAE, le groupe recommande d'assurer une formation aux jurés. Il faut les défrayer “convenablement", mais aussi les rémunérer en fonction du temps passé et non du niveau du diplôme visé, comme c'est le cas actuellement.
Les nouvelles technologies devraient être mobilisées aussi bien pour la transmission des dossiers aux jurés que pour la tenue de jurys par visioconférence.
Autre point important de la qualité, la professionnalisation de conseillers des réseaux d'AIO, des Opca, ou encore de Pôle emploi, qui ont souvent un déficit pur et simple de connaissances sur le sujet, estiment les auteurs. La CNCP pourrait être maître d'ouvrage d'un programme de travail sur ce sujet et “le Centre Inffo pourrait, de son côté, piloter un programme de formation à destination des professionnels de l'AIO et du conseil".
Enfin, les dispositifs régionaux de VAE devraient faire l'objet d'une évaluation régulière, quantitative et qualitative, qui pourrait être assurée par CNFPTLV.