Groupe de travail sur l’orientation
La publication du rapport sur l'orientation différée au 20 janvier
Le groupe de travail sur l'orientation, présidé par Marie-Claire Carrère-Gée[[Marie-Claire Carrère-Gée est présidente du Conseil d'orientation pour l'emploi (COE). Elle est par ailleurs conseillère de Paris, élue du 14e arrondissement, et conseillère régionale d'Île-de-France. Elle a été secrétaire générale adjointe de l'Élysée. ]], et dont Jean-Luc Vergne, président de l'Afpa, est le rapporteur, ne sera publié qu'à l'issue d'une séance plénière du COE[[ www.coe.gouv.fr
]] le 20 janvier prochain.
Par Centre Inffo - Le 16 janvier 2009.
Les grandes problématiques de l'AIO ont été évoquées tout au long des premières auditions par le groupe de travail sur l'orientation. Parmi les plus remarquées : celle de la première séance du 23 septembre dernier, qui auditionnait le nouveau délégué interministériel à l'orientation, Bernard Saint-Girons, qui avait axé son intervention sur l'orientation au terme de la formation initiale. Celui-ci a souligné ce que déplorent bien des observateurs et acteurs de l'AIO, à savoir “l'insuffisante information sur les perspectives d'insertion professionnelle". En effet, “si l'information est accessible sur filières de métiers, celle sur les débouchés fait largement défaut", a regretté le délégué. Il va sans dire que ce sont les enfants de parents défavorisés sur le plan culturel et social qui pâtissent le plus de cette situation. Aussi Bernard Saint Girons a-t-il préconisé “une information réactualisée très régulièrement sur internet avec, à la clé, une grande interactivité entre les différents portails fournissant des informations sur l'orientation". C'est précisément ce que propose le portail www.orientation-formation.fr, présenté par Patrick Kessel, directeur du Centre Inffo, le 12 novembre dernier, devant le même groupe de travail. “Ce site évolutif est fédérateur, car il associe Onisep, ANPE, Carif-Oref, CNCP, branches et CNFP, et est à la fois financé par l'État, les partenaires sociaux et les Régions", a-t-il souligné.
Également entendu par le groupe de travail, Bernard Hugonnier, directeur adjoint pour l'éducation de l'OCDE, a pour sa part exhorté à “prendre en compte les réalités du marché du travail". S'agissant de l'orientation professionnelle des adultes, il a préconisé de “favoriser le développement de guichets uniques avec des services qui s'adressent aux chômeurs, mais aussi à ceux qui sont en emploi ou qui sont hors du marché du travail".
Auditionnés, le 9 octobre, Thierry Berthet et Isabelle Borras, du Céreq, ont présenté l'aspect territorial de l'orientation. “L'AIO est un ensemble d'interventions mal articulées et segmentées par publics qui ne constitue pas à proprement parler un secteur d'action publique", ont observé les deux chercheurs, notant que “la perspective d'une orientation tout au long de la vie implique de repenser l'architecture de l'orientation en France".
En outre, “la question de l'autonomie de cette activité vis-à-vis de l'offre de formation et du service public de l'emploi se pose aussi, avec le risque de subordination à d'autres finalités que l'orientation", ont-ils mis en garde. Une question qui se pose, en effet, avec le projet de détachement des conseillers d'orientation de l'Afpa vers Pôle emploi.
Pour le moment, “les divergences sont encore profondes entre membres du groupe sur les premières ébauches de préconisations", ont tenu à préciser plusieurs membres, représentants de confédérations syndicales. Le choix est difficile entre un “service public de l'orientation tout au long de la vie" piloté par les Régions, et le maintien d'une multiplicité de réseaux adhérant à un ensemble de principes, comme l'a relevé Bernard Saint-Girons qui, lors d'une table ronde sur l'orientation au congrès de l'ARF, le 4 décembre dernier, déclarait : “Déménager les lieux de pouvoir ne changera rien"...
[(Une préoccupation partagée en Europe
Bernard Saint-Girons a aussi été auditionné sur l'orientation dans les autres pays de l'Union européenne, notant : “Je suis frappé par le fait que, depuis le tournant des années 2000, tous les pays européens s'inscrivent dans un processus de réforme de l'orientation." Ainsi, la France se préoccupe beaucoup de la qualité de l'orientation vers le supérieur, étant donné un taux d'échec important à la fin de la première année à l'Université. De leur côté, les jeunes britanniques quittent le système scolaire bien plus jeunes (80 % de jeunes français de 19 ans sont sous statut scolaire pour 43 % de jeunes britanniques) et leurs Universités imposent une forte sélection à l'entrée contrairement à la France. Enfin l'Allemagne pratique une orientation dès l'âge de 11 ans pour une partie des élèves qui vont entrer en apprentissage.
“Ce que l'on observe, de façon générale", avait conclu Jean-Marie Lenzi, chargé de mission auprès de Bernard Saint-Girons, c'est “une volonté commune en Europe de développer une culture de l'orientation par une ouverture de l'éducation au monde professionnel, comme c'est le cas du parcours de découverte des métiers et des formations au collège en France".
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