Guadeloupe : le “plan d'urgence" pour la formation

Après un mois et demi de grève générale, un protocole d'accord a été conclu le 4 mars par le collectif LKP et les représentants de l'État. Ce texte de 165 articles prévoit notamment un “plan d'urgence" pour la formation et l'emploi.

Par - Le 16 mars 2009.

Ce “plan d'urgence pour la formation et l'insertion professionnelle des jeunes en difficulté" sera finalisé avant la fin du mois de mai par l'État, “en liaison avec les collectivités locales et les autres acteurs locaux du service public de l'emploi et de la formation professionnelle". Il concernera 8 000 jeunes entre 16 et 26 ans, “qui seront reçus individuellement avant la fin du troisième trimestre 2009, sur la base du volontariat, par les antennes de Pôle emploi, la Mission locale ou des prestataires agréés, pour établir un bilan de compétences et proposer quatre pistes de solution" : l'accès direct à l'emploi pour ceux qui sont employables, avec mobilisation des moyens de l'État, de la Région, du Conseil général, etc. (CDI, CDD, contrats aidés, emplois tremplins, etc.) ; la formation (chèque qualification, École de la 2e chance, RSMA, etc.) ; une aide à la création d'entreprise (dispositif Nacre, aides de la Région) ; ou des actions d'accompagnement social (“redynamisation des jeunes désœuvrés", valorisation de l'image de soi, bilan et suivi santé, acquisition de savoirs de base dans le cadre de la lutte contre l'illettrisme).

Par ailleurs, la Région s'engage à “mettre en place au plus tard au premier trimestre 2010 une structure de formation professionnelle sous la forme d'un établissement public, ou toute autre structure juridique adaptée, pour assurer l'exercice de missions de service public de formation professionnelle". La Région et l'État devront réunir le comité de coordination de l'emploi et de la formation professionnelle (CCEFP) avant le 1er juin 2009. L'accord prévoit aussi un réajustement des crédits régionaux pour la formation professionnelle et l'apprentissage (50 millions d'euros en 2009) au cours de l'exercice, “en fonction des besoins réels conformément au programme de formation et au schéma régional de développement économique (SRDE)". Et la Région s'engage à accompagner la création d'un “groupement d'employeurs multisectoriels" permettant d'employer plus de 100 contrats de professionnalisation mutualisés.

Le LKP et la Région se sont engagés à “tenir une réunion de travail sur la formation professionnelle dans la première quinzaine du mois d'avril". L'État va “doubler d'ici trois ans les effectifs du RSMA, pour la formation professionnelle de 450 jeunes Guadeloupéens dès 2009, contre 324 en 2008". Enfin, l'accord prévoit que “dans l'hypothèse où la mission d'inspection aura mis à jour la perception de sommes indues par l'un ou l'autre des acteurs de la filière pétrolière, ces sommes, susceptibles in fine d'être reversées par ce ou ces acteurs, serviront à alimenter un fonds de formation professionnelle géré par la Région".

[(Parmi les autre mesures

Pour lutter contre discrimination à l'embauche, un programme “d'égalité des chances et de volontarisme républicain" sera en place avant la fin 2009 par l'État en partenariat avec le monde économique. Il devra permettre la signature rapide d'une charte de l'embauche locale de Guadeloupéens, la mise en place d'un programme porté par l'État de formation des cadres du secteur privé et des fonctionnaires guadeloupéens pour accéder à des emplois supérieurs dans le cadre de la promotion interne, et la création d'un observatoire sur “l'égal accès à l'embauche" à tous les niveaux d'emploi, dans lequel le LKP sera représenté.
La Région s'engage à augmenter le nombre des bénéficiaires du dispositif “chèque qualification" afin de “donner une nouvelle chance aux jeunes demandeurs d'emploi de moins de 26 ans, peu ou pas qualifiés". Par ailleurs, priorité sera donnée aux cadres guadeloupéens dans le fonds régional d'aide à l'innovation géré par l'Oséo-Anvar.)]