Maçon-coffreur, Nadia bétonne son avenir
Dans le cadre d'un partenariat entre Eiffage Construction et Retravailler, Nadia a obtenu un contrat de professionnalisation. À la clé : l'assurance d'un CDI.
Par Centre Inffo - Le 01 mai 2009.
“Au final, je suis la seule résistante." D'une voix assurée, Nadia Van Reeth, 39 ans, explique qu'elle est la seule sur dix candidates à avoir décroché un contrat de professionnalisation dans le cadre d'un accord de partenariat entre Eiffage Construction Lorraine et Retravailler Lorraine. Titulaire du seul CAP sténodactylo, elle enchaîne, au début de sa carrière, des missions de secrétariat, distribution de prospectus, ménage, etc. En 2001, elle obtient un poste d'un an à la Ligue de protection des oiseaux en tant qu'éco-cantonnier. Mais, de fin 2001 à 2008, c'est le “trou noir" : “Inactivité complète, RMI...", se souvient Nadia. Suivie par une association d'aide au retour à l'emploi (l'ARS), elle est orientée sur Retravailler Lorraine. “Une brouette, des chaussures de sécurité, des chaussures à talons aiguilles, et un slogan simple : « Les femmes dans le bâtiment »", se rappelle Nadia en souriant, faisant référence à une campagne de communication lancée par l'ANPE et Eiffage. “Je me suis dit : « pourquoi pas ?»." Au CFA de Pont-à-Mousson, a lieu une phase de pré-professionnalisation pour dix femmes, dont trois seront finalement retenues.
Le principe d'alternance entre centre de formation (175 heures) et entreprise (140 heures) est au centre de ce projet d'insertion, étape financée par le Conseil régional de Lorraine. “Au CFA, nous avons appris à savoir coffrer dans l'art, et à décoffrer sans abîmer, explique-t-elle. Petite, je préférais déjà bricoler avec mon père, j'ai refait entièrement ma maison (carrelage, plomberie, électricité, etc.), et j'assure la mécanique de ma voiture !" Partant de là, “bien que le métier soit très physique et très dur", reconnaît Nadia, tout s'est bien passé : “Au CFA, j'ai appris à mesurer d'une façon précise, à découper des contreplaqués, avec aussi remise à niveau en math et français." Seule difficulté : “L'apprentissage de la lecture des plans. Sur un chantier, le rythme est beaucoup plus soutenu qu'au CFA, c'est davantage du gros-œuvre, dans un univers masculin, même si j'ai été très bien accueillie. Toutefois, il faut un bon caractère et aimer travailler avec les hommes. Mais ils m'aident, par exemple, à porter des charges lourdes. Et ils ont été impressionnés, y compris le chef de chantier, de voir que je m'en sortais très bien". Afin de sécuriser l'entrée dans l'emploi, Retravailler l'a accompagnée tout au long du contrat de professionnalisation grâce à un financement de l'Aref-BTP.
Prochaine étape pour Nadia : le “CAP que je passe cette semaine. A priori c'est OK".
Mais, diplôme ou pas, elle a l'engagement d'être prise en CDI à temps plein par Eiffage. Le bémol : “Je ne sais pas si je tiendrai le coup physiquement. À moins de passer chef d'équipe, puis chef de chantier. Mais il faut du temps." Toutefois, Nadia semble avoir déjà la solution : “Eiffage est une grande société (7e groupe européen de la construction et des concessions ; 56 000 salariés). Si besoin est, je pourrai occuper d'autres postes." En tout cas, pour Nadia, “sortir de sept ans d'inactivité, ça vous change complètement : on se sent utile, plus structurée – et moins étriquée financièrement."
Contact
Retravailler Nancy
Émilie Berg.
Tél. : 03 83 31 29 37
Naissance de Nadia Van Reeth
2001
Poste à la Ligue de protection des oiseaux
2001-2008
Inactivité
2008
Stage à Eiffage)]