Charlotte Duda, pour la création d'un observatoire sur l'achat de formation
Au cours d'une journée d'étude organisée par Les Échos formation le 9 avril dernier à Paris, Charlotte Duda, présidente de l'ANDRH[[Association nationale des directeurs de ressources humaines. Charlotte Duda est par ailleurs DRH de Stream International.]] est revenue sur deux axes forts de la réforme en matière d'achat de formation : la contractualisation et la création d'un observatoire des prix.
Par Centre Inffo - Le 01 mai 2009.
Invitée à la journée d'étude sur la réforme de la formation 2009, organisée par Les Échos formation le 9 avril dernier, Charlotte Duda s'est exprimée sur les contributions du groupe de travail sur la qualité de l'offre et de l'achat de formation, qu'elle a elle-même présidé d'octobre à décembre 2008. “La question était de savoir comment aborder ce sujet compte tenu de son ampleur et de ses enjeux par rapport aux entreprises, aux acteurs de la formation, aux individus. Au regard des directives de Laurent Wauquiez, secrétaire d'État chargé de l'Emploi, un premier consensus était de proposer un mécanisme de certification des organismes de formation tout en affichant la volonté de garder un marché ouvert ; l'idée étant de donner sa chance à tous les organismes de formation, d'autant que la qualité de l'organisme n'a rien à voir avec sa taille ni avec son antériorité. Nous avons en effet la conviction que l'ouverture du marché ne constitue pas un problème sur le plan de la qualité et celui des dérives sectaires. Dans un second temps, il nous a paru nécessaire de clarifier le rôle des acteurs intermédiaires (Régions, chambres consulaires, Opca, etc.), à savoir comment penser l'organisation de la prescription et le recours à l'offre de formation en tenant compte du rôle de ces intermédiaires."
Labellisation des actions
Finalement, le groupe de travail a abandonné l'idée de la certification d'un organisme qui “est bon pour telle formation et mauvais pour une autre". En effet, “l'Office professionnel de qualification des organismes de formation (OPQF) nous a dit qu'il avait labellisé 700 organismes, mais un processus de certification peut prendre jusqu'à deux ans. Il était donc plus judicieux de réfléchir sur la labellisation de telle ou telle action de formation. Nous avons préconisé la distinction entre l'enregistrement administratif de l'organisme (antériorité) et la qualité de ses prestations. D'où l'idée de créer un observatoire national dont le travail serait d'apporter de la visibilité sur le plan qualitatif. Nous avions même envisagé de retenir les points de vue des clients, ce qui n'a pas été le cas."
De même, “le rôle des intermédiaires (dans l'entreprise, par exemple : le directeur de la formation ou des achats) dans le souci de qualité des prestations est majeur. Il est d'ailleurs nécessaire de contraindre ces intermédiaires à mettre en place des processus de qualité et d'accompagnement des organismes de formation. Cela pose aussi le problème du coût de la prestation de formation, d'où notre idée de préconiser la transparence des prix entre les Opca et entre les organismes de formation. Derrière, apparaît en filigrane le souci d'inscrire les prestations dans la perspective suivante : servir la trajectoire personnelle d'un individu et lui permettre de travailler."
Selon Charlotte Duda, le ministère de l'Emploi a retenu “deux axes forts" : la contractualisation (engagement contractuel signé par la personne à laquelle la formation est destinée, son financeur ou son commanditaire, et le prestataire) avec pour objectif “la nécessité de lier formation et maintien dans l'employabilité" ; et la mise en place d'un observatoire des prix. En guise de conclusion, Charlotte Duda a considéré : “La formation doit s'anticiper, mais nous ne pouvons pas continuer à raisonner à partir des systèmes construits pour les grandes entreprises, qui ont une grande variété de métiers, alors que la majorité des entreprises sont des TPE et PME."