Martin Hirsch annonce un “plan jeunes", pour compléter le plan de relance

Intervenant le 20 mars à Bruxelles, à l'issue du sommet européen, Nicolas Sarkozy avait indiqué qu'il fallait faire “davantage" pour les jeunes, alors qu'ils sont “incontestablement les premières victimes de la crise. On ne peut pas les laisser avec les portes des entreprises qui se ferment. Ce n'est pas possible", et il a évoqué les contrats aidés et la formation. Selon le président de la République, les 16-25 ans sont “les premières victimes du gel des embauches par les entreprises".

Pour Martin Hirsch, haut commissaire aux solidarités actives et à la jeunesse, le “chômage des jeunes augmentera de 95 000 à 200 000 si les portes des entreprises restent closes". C'est pourquoi il appelle de ses vœux un système dans lequel une entreprise formerait un jeune la première année du contrat de travail contre l'engagement pris par celui-ci de rester au moins trois ans dans la branche d'activité.

Une prime pour les jeunes en recherche d'emploi est également prévue. Martin Hirsch entend impliquer Pôle emploi, les Régions et les collectivités locales pour qu'elles s'assurent que les jeunes qui sont en formation en alternance obtiennent des entreprises de “vrais stages", et il souhaite rendre les contrats aidés plus incitatifs pour les entreprises.

Le dispositif sera complété fin juin “par la remise en ordre du maquis des aides, alors que les jeunes n'ont pas droit à certains minima sociaux, comme le RSA, tandis que ce sont leurs parents qui touchent les allocations familiales".

Les derniers chiffres de l'Insee sont formels. Les 16-25 ans sont bien davantage touchés par la crise que leurs aînés. Ainsi, au 4e trimestre 2008, leur taux de chômage a crû de 2,1 % pour atteindre 20,4 %, soit trois fois plus que chez les 25-49 ans, soit 7,8 %. Fin 2008, 543 000 jeunes étaient au chômage. Un sujet évoqué par Martin Hirsch après la mise en place, le 9 mars, de la commission de concertation sur la politique de la jeunesse.

Cette dernière rassemble l'ensemble des acteurs de la politique de la jeunesse. Des groupes de travail sont constitués pour traiter des différentes thématiques qui sont au cœur des réponses à apporter aux difficultés de la jeunesse : les ressources, l'emploi, l'orientation, le logement, la santé et la citoyenneté. La commission achèvera ses travaux à la fin du mois de mai 2009, a rappelé le haut commissaire. Elle produira un “Livre vert" qui fera l'objet d'une large diffusion au mois de juin, document qui “permettra à toutes les parties prenantes de faire connaître leurs positions et leurs préférences parmi les options proposées, et de préparer l'évolution de la politique de la jeunesse dans ses différents volets", a-t-il ajouté.

La commission peut demander des études et enquêtes et donner un avis sur les expérimentations à conduire, à partir du fonds d'expérimentation en faveur de la jeunesse, créé par la loi du 1er décembre 2008 généralisant le revenu de solidarité active. Ce fonds est doté de 150 millions d'euros.)]