L'entretien de mi-carrière pour les seniors
Par Béatrice Delamer - Le 01 août 2009.
Le deuxième jour d'examen du projet de loi, le 16 juillet a permis à Jacques Kossowski (UMP) de défendre l'article qui rend obligatoire un entretien professionnel après 45 ans.
Il a rappelé que la France enregistrait de mauvais résultats en matière d'emploi des seniors (taux d'emploi de 37,8 % pour les 55-64 ans, en dessous de la moyenne européenne, autour de 46 %). “Cette piètre performance trouve en partie son origine dans une approche culturelle des ressources humaines qui veut qu'après cinquante ans, l'essentiel de la vie professionnelle soit considéré comme étant derrière le salarié. À partir de cet âge, les chances d'accéder à la formation professionnelle sont divisées par deux."
C'est pourquoi l'article 7 bis a prévu que les salariés, dans l'année qui suit leur quarante-cinquième anniversaire, seraient obligatoirement informés de leurs droits en matière d'accès à un bilan d'étape professionnel, un bilan de compétence ou à une action de professionnalisation. Dont la réalisation “conservera un caractère optionnel. Le salarié restera libre de son choix. Celui-ci peut ne pas en ressentir le besoin ou même l'envie".
Laurent Wauquiez a soutenu cet article, expliquant qu'il fallait obliger les entreprises et les employeurs qu'il restait, après 45 ou 50 ans, une grande partie de carrière devant soi, encore dix à quinze ans, “qu'il faut préparer et gérer. Cette disposition, qui peut paraître mineure, constitue un apport décisif qui contribuera à faire prendre conscience de cette réalité".
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Lors de la troisième séance de discussions du projet de loi, le 16 juillet, l'amendement n° 190 - accepté par la commission des affaires sociales - a été défendu par Jean-Pierre Brard (député de Seine-Saint-Denis, Gauche démocrate et républicaine). Ce dernier siège depuis 2003 au Conseil d'orientation de la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes). “Dans son rapport de 2008 […], la Miviludes […] pointait le problème de l'investissement, par les organisations sectaires, du secteur de la formation professionnelle. Parmi le grand nombre de nouveaux prestataires qui se positionnent tous les ans sur ce secteur, on trouve des formations fantaisistes, des gourous qui se servent de ce paravent pour escroquer des personnes fragiles." Le secteur de la formation professionnelle est une cible de choix en raison des budgets importants qu'il attire et de la faiblesse du contrôle : “On a compté jusqu'à 50 000 organismes de formation pour seulement une centaine de contrôleurs."
Aurélie Gerlach)]