Les Universités s'investissent dans la formation tout au long de la vie

Par - Le 01 septembre 2009.

Comment offrir à chacun la possibilité de revenir à l'Université pendant toute la durée de sa vie professionnelle ? Les acteurs de la formation continue universitaire ont débattu de cette question le 24 juin 2009 lors du colloque de la CDSUFC, à Strasbourg

Selon le réseau européen des Services universitaires de formation continue (SUFC), la formation tout au long de la vie (FTLV) universitaire s'entend comme “la mise à disposition de services de l'Université qui concourent au développement personnel et professionnel, au développement social et culturel, le tout relié à l'activité économique des régions. Ces dispositifs sont de niveau universitaire et appuyés sur la recherche. Ils cherchent à répondre prioritairement aux besoins des apprenants. Et ils sont souvent conçus et/ou mis en œuvre en collaboration avec les acteurs externes concernés", précise Jean-Marie Filloque, président de la Conférence nationale des directeurs de formation continue universitaire (CDSUFC).

En France, elle est “une préoccupation majeure et déjà ancienne, à laquelle l'Université essaie d'apporter sa contribution spécifique. De nombreux établissements affichent leur volonté politique en ce domaine", indique Martine Carette, directrice du Service de formation continue de l'Université Lille-I, rapporteure de l'atelier consacré à sa mise en œuvre dans les Universités. Il existe une charte européenne signée par des présidents d'Université pour faire des établissements françaises des “Universités de la formation tout au long de la vie". Mais, “les avancées restent timides, les freins et les résistances demeurent forts", reconnaît-elle.

À travers cette charte, il s'agit d'“offrir la possibilité à chacun de revenir à l'Université pendant toute la durée de sa vie professionnelle". Pour cela, il faut “construire un dispositif global offrant à toute personne, jeune ou moins jeune, un accès à l'Université à tout moment de sa trajectoire personnelle et professionnelle, en lui garantissant la validation de ce qu'elle aura appris en dehors de l'Université dans d'autres dispositifs de formation en France et à l'étranger, en formation initiale et continue, par son expérience professionnelle, dans des activités bénévoles".

“Il faut une volonté politique forte"
Pour qu'une démarche de FTLV réussisse, “il faut une volonté politique forte et clairement exprimée dans l'établissement. Cette dimension politique est, de loin, la plus importante", indique Martine Carette. Chaque établissement doit alors désigner en son sein “une personne ou un service légitime pour porter cette volonté". Selon elle, la mise en place d'un “comité d'orientation stratégique avec la participation de partenaires extérieurs (entreprises, financeurs, régions, territoires, etc.) chargés du suivi et de l'amélioration du dispositif est un élément essentiel d'une démarche de mise en œuvre de la FTLV qui prenne en compte les différentes demandes sur le terrain".
Pour y parvenir, “une mobilisation de l'ensemble des acteurs de l'Université (enseignants, chercheurs et Iatos) s'impose". Selon elle, les Universités regorgent de compétences pour la mise en œuvre d'une telle politique. Il ne reste qu'à les repérer, les valoriser et les mettre en synergie. Et aussi à leur fournir les outils nécessaires à travers un “plan de formation et d'accompagnement".

La dimension pédagogique doit également être prise en compte : “modularisation des formations", “mise en place d'une approche compétences métiers", “reconnaissance par des crédits du LMD de tout effort de formation", “ouverture systématique à tout type de public et selon plusieurs modalités". Ainsi, explique Martine Carette, “les dispositifs servant à la formation continue pourraient être utiles à la formation initiale. Ce qui permettrait de créer des passerelles entre les différentes filières ou diplômes".
Une telle démarche exige aussi une organisation adaptée. Pour cela, “il faut mobiliser et rationaliser l'ensemble des moyens et des outils pour une meilleure lisibilité [du SFC], car nous répondons ici aux besoins aussi de la formation initiale que professionnelle".

Les acteurs de la FCU souhaitent que l'Université se réapproprie une série d'outils existants, notamment, le “supplément de diplôme" et “Europass". Ils souhaitent également de rendre effectif un dispositif du type “formation initiale différée".