Industrie hôtelière : le Fafih poursuit son action en faveur de la sécurisation des parcours des saisonniers

L'Opca de l'industrie hôtelière pérennise en 2010 le dispositif de “sécurisation des parcours professionnels des saisonniers" (SPP-S) : 21 heures de formation pour chaque saisonnier volontaire, dont les coûts pédagogiques sont pris en charge par le Fafih.

Par - Le 16 février 2010.

Voici deux ans, les partenaires sociaux du Fafih ont lancé le dispositif de “sécurisation des parcours professionnels des saisonniers" (SPP-S), dans cinq régions pilotes [ 1 ]Languedoc-Roussillon, Provence-Alpes-Côte d'Azur, Rhône-Alpes, Basse-Normandie et Aquitaine. Étendu à toute la France en 2009, son succès conduit aujourd'hui l'Opca à le pérenniser.

C'est en effet un dispositif “qui fonctionne", explique Dominique Pradeau, référente SPP-S du Fafih : “En 2009, fort du succès en région, nous avons décidé de mettre en place une campagne de communication et de développer un site internet. En 2010, nous continuons sur les mêmes bases, mais avec un nombre plus étendu de référents dans les organismes partenaires : de 27 en 2009, ils sont 45 à travailler avec nous en 2010. Ces organismes référencés par le Fafih permettent un maillage du territoire ; ils doivent faire connaître le dispositif et accomplir les actions de formation."

La plus grande difficulté est de faire connaître le dispositif : les saisonniers sont “volatiles" et n'ont pas nécessairement le souhait de se former entre les saisons. “Notre travail en tant qu'Opca est de mettre en place divers partenariats, notamment avec les institutions telles que Pôle emploi, et d'utiliser les organismes de formation et les entreprises comme vecteurs d'information", poursuit Dominique Pradeau.

Le SPP-Saisonnier propose aux saisonniers 21 heures de formation, dont les coûts pédagogiques sont pris en charge par le Fafih. Il s'agit d'une démarche individuelle : c'est le saisonnier qui choisit, entre deux saisons, de se former pour acquérir de nouvelles compétences professionnelles et de construire ainsi son parcours. “Le saisonnier exprime un besoin : par exemple « je suis serveur, j'ai besoin de me perfectionner » ; l'organisme de formation analyse sa demande, valide son parcours, propose une formation. Il pourra ainsi gagner en employabilité pour une autre saison", souligne Dominique Pradeau.
Et il suffit qu'il ait effectué au moins une saison dans sa carrière pour en bénéficier. La particularité du dispositif est qu'il est ouvert aux demandeurs d'emploi aussi bien qu'aux salariés. Le Fafih ayant ainsi, en quelque sorte, anticiper sur la réforme de la formation.

Ces 21 heures de formation portent en priorité sur des compétences professionnelles, la technicité des métiers. “Certaines formations peuvent être transversales et porter sur l'hygiène ou la bureautique. Mais près de 50 % concernent les pratiques professionnelles, principalement dans la cuisine et restaurant, et le service d'étage (gestes et postures)", précise Dominique Pradeau. Un atout pour les saisonniers : il s'agit d'un crédit d'heures fractionnables et renouvelables tous les ans. “Les 21 heures s'étalent sur l'année civile et peuvent être séquencées : le saisonnier peut faire 7 heures consacrées à l'hygiène, il lui restera 14 heures à consacrer à une autre formation. Beaucoup se forment ainsi pendant les intersaisons." En 2009, près de 700 actions de formation auront ainsi été réalisées.

À titre d'exemple, le Fafih propose depuis le mois de novembre 2009 des stages d'anglais en immersion. Ils sont effectués en Normandie dans un organisme de formation qui, pendant une semaine, accueille les stagiaires pour les cours, mais aussi les repas et les loisirs. Dix parcours ont été réalisés pour des saisonniers de Charente-Maritime qui avaient trouvé un poste à Alberville, mais dont le critère indispensable d'embauche était l'anglais.

www.saisonniers-hotel-resto.fr

[(
Pour l'intégration dans l'entreprise

En 2007, le Fafih avait signé une convention expérimentale avec le ministère du Tourisme. Il s'agissait déjà pour l'Opca de faciliter l'insertion professionnelle des saisonniers en engageant des actions spécifiques. Grâce à cette opération, près de 400 saisonniers, soit le double des effectifs prévus, ont pu bénéficier d'une formation de trois jours à l'intégration dans l'entreprise. Ces formations se déroulaient en tout début de contrat avec la participation de l'employeur pendant une demi-journée.
)]

[(
FAFIH : Une collecte de 111.2 millions d'euros en 2008

En 2008, l'Opca de l'industrie hôtelière a collecté 113,2 millions d'euros, contre 110,8 millions en 2007. Le plan de formation est le principal dispositif auquel recourent les entreprises adhérentes : il représente 63 % des sommes collectées.

Le Fafih a consacré 25,7 millions d'euros aux entreprises de moins de dix salariés. 16 080 entreprises ont réalisé des actions de formation et 39 801 salariés ont été formés en 2008, contre 30 430 en 2007. Dans les entreprises de plus de dix salariés, le Fafih a consacré 46,6 millions d'euros au financement du plan, soit une progression de 10 % par rapport à 2007. En parallèle, il a consacré 39,8 millions d'euros au financement du contrat de professionnalisation, dispositif qui a connu une augmentation de 26 % sur trois ans. Le Fafih indique que les formations aux “métiers de base" du secteur (cuisine, service, réception, étages) représentent plus de 71 % des contrats de professionnalisation financés, dont la majorité de niveau V (CAP, BEP) et IV (bac). S'agissant des périodes de professionnalisation, 6,2 millions d'euros ont été attribués à leur financement, soit une progression de 48 % par rapport à 2007. 14,7 millions d'euros ont quant à eux été attribués au financement d'un Dif (droit individuel à la formation), soit une progression de 34 % par rapport à 2007 : 14 834 demandes ont été pris en charge. Au total, un salarié sur quatre est parti en formation, ce qui représente 156 286 stagiaires.
)]

Notes   [ + ]

1. Languedoc-Roussillon, Provence-Alpes-Côte d'Azur, Rhône-Alpes, Basse-Normandie et Aquitaine