Entretien avec Bernard Trichot, directeur général d'Opca CGM
“L'accompagnement des demandeurs d'emploi n'est pas une nouveauté pour nous"
Par Sandrine Guédon - Le 16 mars 2010.
La réforme prévoit que les Opca contribuent au financent la formation de demandeurs d'emploi. Qu'avez-vous prévu à cet égard ?
L'accompagnement des demandeurs d'emploi n'est pas une nouveauté pour nous ! Depuis sa création, l'Opca CGM a toujours mobilisé des fonds pour ces publics prioritaires : aujourd'hui, prés de 1 500 demandeurs d'emploi, principalement ressortissants du secteur, ont bénéficié d'un soutien à la réalisation d'un projet de formation. Cependant, afin de répondre aux besoins de compétences non couverts dans certains bassins d'emploi, les actions intègrent des demandeurs d'emploi issus de métiers connexes aux industries graphiques. Nous pouvons également soutenir des salariés licenciés qui souhaitent quitter le secteur et se reconvertir.
Cela s'inscrit dans une véritable démarche de solidarité et de sécurisation des parcours. Début 2010, nous avons par exemple créé, avec Conseil régional d'Île-de-France et la DRTEFP, une plateforme de sécurisation des parcours professionnels, en partenariat avec le Fongecif. Nous identifions les entreprises qui présentent un risque de défaillance. Les salariés les plus fragilisés sont personnellement accueillis au sein de cette plateforme technique d'accueil, afin d'apprécier leur situation professionnelle. Il s'agit d'évaluer les capacités à rester, évoluer ou quitter le secteur et d'apporter une réponse en matière de formation professionnelle, que ce soit grâce à la période de professionnalisation ou au Cif.
Autre exemple : un dispositif créé en partenariat avec Pôle emploi permet aux bénéficiaires d'acquérir une formation en deux étapes. Un CQP premier niveau (“Conduite de machine simple") est relayé par un contrat de professionnalisation soutenu par la branche pour un CQP niveau II (“Conduite machine quatre couleurs"). L'Opca CGM s'inscrit là dans une démarche d'insertion en mettant en relation les demandeurs d'emploi avec son réseau d'entreprises, et en finançant la formation. Un suivi social est assuré durant les trente-six mois du projet, intégrant la formation et le retour à l'emploi.
Mais comment avez-vous choisi de traiter la collecte du “13 %" au titre du FPSPP ?
Conformément aux dispositions légales, l'Opca CGM appellera le 13 % lors de la collecte des contributions à la formation continue. En l'absence d'accord de branche, ce 13 % s'appliquera uniformément sur la professionnalisation et le solde. Concernant les entreprises qui nous ont confié la totalité de leur obligation au titre de la masse salariale 2009 durant l'année 2009, le conseil d'administration a décidé de financer le 13 % sur les fonds mutualisés.
Votre collecte s'élève à 29 millions d'euros en 2008. Comment abordez-vous le renouvellement de l'agrément en 2012 et l'éventualité d'un rapprochement avec d'autres Opca ?
La question du renouvellement de l'agrément concerne tous les Opca. Dans ce contexte, nous avons la volonté d'affirmer la politique soutenue par les branches de la communication graphique. Tous les projets d'éventuels rapprochements doivent donc assurer la garantie d'une autonomie de gestion et d'une autonomie dans l'animation du réseau de proximité, en adéquation avec les besoins du secteur tels qu'ils sont abordés aujourd'hui. Partant d'un Opca de branche, l'approche priorise une solution professionnelle, mais nous n'excluons pas une solution interbranche - voire interprofessionnelle.