Charlotte Duda, DRH de Stream Global Services
“Les priorités retenues sont en lien avec la crise
et la montée du chômage"
Par Knock Billy - Le 01 novembre 2009.
Estimez-vous que vos recommandations ont été reprises par les Parlementaires ?
Oui, des propositions du groupe de travail ont été prises en compte. La loi a notamment mis l'accent sur l'accompagnement des PME, envers lesquelles de gros efforts ont été déployés. Il y a également le volet droit à l'information et à l'orientation professionnelle, même si ce qui a été retenu, est le droit à l'information à l'orientation comme mesure générale. _ L'attention n'est pas portée spécifiquement sur l'individu mais plutôt sur des types de publics. L'idée étant de favoriser les actions de formation globales, même si celles-ci intègrent des suivis individualisés. On voit bien que les priorités retenues sont véritablement en lien avec la crise financière et économique et la montée massive du chômage : priorisation des objectifs de la formation, simplification du plan de formation, obligation faite aux entreprises de participer par la formation à la sécurisation individuelle des parcours professionnels, possibilité pour chacun de valider ses acquis professionnels, mise à disposition de moyens pour les petites entreprises.
Dans tous les cas, je n'ai pas le sentiment que les nouvelles mesures s'opposent à nos recommandations.
Votre groupe avait préconisé la création d'un “observatoire des prix" qui n'a pas été retenue. Un tel outil n'aurait-il pas permis de garantir plus de transparence et de qualité de l'offre ?
C'est en effet un point qui a paru très important, voire préoccupant, aux participants du groupe de travail pour améliorer la qualité de l'offre et de l'achat de formation. On peut regretter que l'idée d'un observatoire des prix n'ait pas été retenue, d'autant que la question du prix est un des aspects importants du droit à l'information pour un meilleur choix devant la multitude et la diversité de l'offre de formation.
Cependant, si les Opca, dans leur mission de conseil et de gestion du budget, réussissent à faire un travail plus fin auprès des entreprises, et si les organisations patronales s'impliquent auprès de leurs adhérents en les aidant à mieux prescrire et à mieux sélectionner les prestataires, cela pourrait pallier l'absence d'un observatoire des prix.
Vous aviez souhaité que, par voie législative ou réglementaire, la puissance publique précise la mission d'intermédiation auprès des PME confiée aux Opca. La loi vous satisfait-elle sur ce point ?
Pas totalement. Mais, comme évoqué précédemment, un très fort accent est mis sur le rôle des Opca auprès des PME auxquelles on souhaite consacrer plus de moyens. Notons également le souci, à travers les Opca, de mieux informer ces entreprises. Dans ce cadre, je regrette l'absence d'un portail auto-déclaratif, orienté qualité par ses critères de renseignement, recensant en amont, tous les prestataires de formation. _ Mais peut-être qu'un texte réglementaire instituant ce portail n'est pas indispensable et que les organismes de formation s'orienteront d'eux-mêmes vers une telle pratique, à l'image de ce qui s'est passé dans d'autres secteurs d'activité de services, où à travers l'expression des usagers et des consommateurs en matière de formation on arriverait à une autorégulation.
N'oublions pas que ce qui est important en matière de formation, c'est avant tout le travail, élaboré en amont, de clarification du sens et des objectifs visés, de suivi des actions, d'évaluation et de formalisation de celles-ci à travers notamment, le passeport formation. En effet, la traçabilité et l'individualisation de celle-ci fait partie de l'enjeu de valorisation des acquis.