Première réunion de négociation sur l'emploi des jeunes
Les organisations d'employeurs (Medef, CGPME et UPA) et syndicales (CFDT, CFE-CGC, CFTC, CGT et Force ouvrière) ont ouvert le 8 février les négociations pour favoriser l'accès des jeunes à l'emploi par des solutions concrètes sur le logement, le transport,
la restauration, et aussi, bien sûr, l'orientation et les stages. Un jeune actif sur quatre est sans emploi.
Par David Garcia - Le 16 février 2011.
Pas moins de 450 000 moins de 25 ans sont touchés par le chômage, 1 million de moins de 30 ans. Et le chômage des jeunes est reparti à la hausse en décembre. Principale difficulté, l'accès à l'emploi pour ceux qui sont peu ou pas diplômés. 160 000 jeunes sortent de l'école chaque année sans diplôme. Ensuite, ils enchaînent les contrats à durée déterminée et les périodes de chômage.
Le “cycle pluriannuel de délibérations et de négociations" décidé le 10 janvier dernier (L'Inffo n° 782, p. 2) a débuté, avec, pour première priorité, l'emploi des jeunes. “Nous avons établi un plan de travail qui traitera des questions d'accès à l'emploi, d'accompagnement et de maintien dans l'emploi, explique Laurent Berger, membre de la commission exécutive de la CFDT. Autour de la table, tous les interlocuteurs se sont montrés constructifs. Il faut dire que nous n'avons pas le droit à l'échec !" Les partenaires sociaux se sont accordés sur la méthode de la négociation, qui sera conduite en trois temps : définition des publics, des objectifs et dispositifs à mettre en œuvre, et enfin des financements.
Le Medef souhaite particulièrement obtenir des résultats sur l'hébergement et le transport, et non pas un “énième contrat jeune". Mais propose aussi d'endiguer “l'abus" des stages par les entreprises – la présidente Laurence Parisot s'est dite “tout à fait opposée aux stages qui ne sont pas des stages". Un large éventail de pistes de travail va être étudié : “fonds d'investissement pour l'emploi des jeunes" (CFDT), CTP pour les jeunes et taxation des contrats précaires (CFTC), renforcement général de l'alternance (CFE-CGC) et du tutorat avec une “allocation de solidarité intergénérationnelle" (Force ouvrière), ou un “contrat de professionnalisation intergénérationnel" (CGT), sans oublier la proposition d'un “Cif jeune".
Les séances de négociation auront lieu toutes les deux semaines. Le calendrier est le suivant : 3 mars, 15 mars, 29 mars, 7 avril, 29 avril, 11 mai, 23 mai. La prochaine réunion, le 3 mars, portera sur l'accompagnement des chômeurs.
PRIORITÉ PARTAGÉE
Le lendemain de l'ouverture des négociations sur l'emploi des jeunes, le 9 février, le gouvernement a examiné en conseil des ministres les mesures qu'il devrait adopter dans les prochaines semaines. Chaque sous-préfet, dans son bassin d'emploi, aura pour mission de coordonner l'action des services publics de l'emploi, en lien avec les chefs d'entreprise et les organismes de formation. Un état des lieux des résultats obtenus sera établi chaque mois.
“Le nombre de demandeurs d'emploi a crû de 3 % en 2010", a rappelé le ministre de l'Emploi Xavier Bertrand. Aux côtés de la ministre de l'Apprentissage et de la Formation professionnelle Nadine Morano, il suivra avec attention “la consultation des partenaires sociaux sur le plan en faveur de l'alternance afin d'annoncer des mesures pour l'emploi des jeunes avant la fin du trimestre. Les mesures nécessaires devront en effet être prises afin que l'engagement du président de la République de porter le nombre de jeunes en alternance à 800 000, dont 600 000 apprentis, d'ici 2015, soit rempli".