Entretien avec Hervé Demazure, chef de service à la direction formation-compétences de l'ACFCI

Par - Le 01 mars 2011.

Avez-vous constaté des différences notables entre les publics suivant les formations proposées par les CEL et celles mises en œuvre par la concurrence privée ?

Tout à fait. À 95 %, les apprenants des CEL sont des salariés d'entreprises. Nous ne recevons quasiment pas de particuliers. En outre, depuis trois ou quatre ans, nous accueillons de plus en plus de stagiaires venus suivre des formations en langues étrangères au titre de leur DIF. Ces salariés sont devenus beaucoup plus exigeants. À leurs yeux, ils ont “investi" dans leur programme de formation et sont donc en droit de demander le meilleur.

Quelles sont les orientations à venir en matière de développement du réseau des CEL ?

Par notre nature même de chambres de commerce et d'industrie, nous n'avons pas vocation à nous développer au-delà du cadre national (DOM compris, bien sûr). Les CEL sont porteurs d'une double ambition : être en mesure de répondre à des appels d'offres nationaux tout en ne perdant pas le contact avec les “clients de proximité". La concurrence privée a tendance à centraliser ses services sur Paris, alors que notre maillage territorial nous permet d'être présents partout sur le territoire et de proposer des services homogènes. Bien évidemment, pour cela, les CEL doivent améliorer leur visibilité sur le plan national.

Quelles difficultés ce réseau est-il susceptible de rencontrer au cours de son développement national ?

Elles seront essentiellement provoquées par le nombre d'acteurs présents sur le territoire. La cohésion nationale est loin d'être acquise lorsqu'un réseau compte 120 partenaires. La fonction centralisatrice posera clairement problème. Pourtant, voici plusieurs années, nous avions tenté de centraliser les activités des CEL depuis Paris. L'expérience ne s'était pas révélée concluante. Si l'autonomie permettra aux centres d'études de langues de mener à bien leurs prospections locales, il demeure cependant évident que nous connaîtrons des réfractaires en interne, d'autant qu'il va nous falloir harmoniser nos pratiques et nos grilles tarifaires.