Certiphyto a séduit les acteurs de l'agriculture

Par - Le 16 avril 2011.

Vivea, le Faf des employeurs du secteur agricole, a fait réaliser une étude qualitative auprès des professionnels ayant suivi la formation, afin d'analyser les “perceptions, axes motivationnels, freins associés" au dispositif de formation Certiphyto (voir notre article).

Selon les résultats de cette “étude-évaluation" menée par l'Institut BVA, pour plus de 85 % des agriculteurs, l'inscription aux formations préparatoires à la certification était, au départ, motivée par des considérations “très pragmatiques" (obtenir le sésame obligatoire pour pouvoir continuer d'utiliser les produits phytosanitaires sur l'exploitation). Mais près d'un agriculteur sur deux (45 %) a exprimé “des attentes par rapport aux enjeux de santé", parce que “le plus souvent sensibilisés par des accidents d'intoxication les concernant, des maladies ou des décès de collègues, certainement imputables aux produits phytosanitaires".

Le taux de satisfaction après formation est de 97 %, ce que l'étude explique par “la mobilisation et le professionnalisme des acteurs agricoles de proximité" (chambres d'agriculture, distribution agricole, syndicats, Maisons familiales rurales, CFPPA, coopératives, etc.) dans la mise en place de ce dispositif. Un chiffre qui, selon Christiane Lambert, présidente de Vivea, “montre la détermination des agriculteurs à maîtriser ces changements avec professionnalisme et qui tord le cou au message trop souvent répandu de forte réticence au changement de pratiques". Les acteurs qui peuvent se réjouir, ajoute Guy Vernerey, pilote chez Vivea de Certiphyto, que “face aux enjeux que représente l'objectif de réduction de 50 % de l'utilisation des phytosanitaires, les agriculteurs aient compris qu'ils devaient rester mobilisés".

70 % des stagiaires demandent d'ailleurs déjà que cette formation ait une “suite", pour adapter leurs pratiques au “Plan Ecophyto 2018" (réduction des doses, recherche de solutions alternatives, rotations des cultures).

Pour Guy Vernerey, il serait également utile d'envisager la mise en place d'un “soutien technique ponctuel via les techniciens de proximité ou référents conseil" ou de différentes formations approfondies, sur des thèmes-clés. “Une nouvelle enquête est en cours", informe-t-il, sans cacher sa satisfaction face au succès de Certiphyto auprès de l'ensemble des acteurs du monde agricole.