Chômage des jeunes - Le Centre d'analyse stratégique prône une palette d'outils, dont l'alternance
Par Béatrice Delamer - Le 01 juin 2011.
Vincent Chriqui, directeur général du Centre d'analyse stratégique a insisté sur la nécessité d'articuler plusieurs outils, “car il n'y a pas une seule réponse au chômage des jeunes". Il s'exprimait lors de la présentation de la note d'analyse “Emploi et chômage des jeunes : un regard comparatif et rétrospectif", le 16 mai.
Le texte propose en premier lieu de “développer une large gamme d'outils alternatifs à la scolarité pour les jeunes décrocheurs" (alternance, filière deuxième chance, accompagnement renforcé vers l'emploi), en lien avec les plateformes locales de suivi et d'accompagnement mises en place par Luc Chatel, ministre de l'Éducation nationale. Selon Vincent Chriqui, la clé du succès est d'identifier les solutions adaptées bassin d'emploi par bassin d'emploi.
Deuxième proposition : “Veiller à ce que le développement de l'alternance concerne tous les niveaux de formation et s'appuie sur une amélioration de l'accueil et des conditions de vie des jeunes en alternance" (logement des apprentis dans le cadre des
investissements d'avenir, permis de conduite, etc.).
Trop d'adéquationnisme
Vincent Chriqui a également évoqué l'orientation. Il a reconnu qu'elle devait être conduite en fonction des besoins du marché du travail, signalant que le taux de chômage pour les docteurs en lettres et sciences humaines est de 14 % trois ans après leur thèse, alors qu'il n'est que de 4 % pour ceux qui se sont spécialisés en mécanique, électronique, informatique ou sciences de l'ingénieur. Mais il a appelé à ne pas développer une vision “trop adéquationniste" du fonctionnement du système de formation. Le risque étant d'“enfermer les jeunes dans des spécialités trop étroites qui ne correspondaient pas nécessairement au métier qu'ils vont exercer". Alors que l'avenir les appellera à passer d'un métier à l'autre,
“dans un monde de forte mobilité".