Jean-Patrick Gille : “Ne pas faire de l'alternance une forme de sous-emploi"
Par Béatrice Delamer - Le 16 juin 2011.
Le député PS (Indre-et-Loire) et co-rapporteur en commission des affaires sociales, a regretté que les Régions soient “les grandes absentes de ce texte" et a plaidé pour qu'elles soient chargées de la collecte de la taxe d'apprentissage puis de son “fléchage" vers les CFA. “Pour atteindre 600 000 apprentis, il en coûtera 1 milliard d'euros supplémentaires, alors que les mesures fiscales du PLFR n'apportent que 70 millions de la part de l'État", a-t-il indiqué.
Jean-Patrick Gille s'est opposé à la possibilité d'enchaîner deux contrats de professionnalisation : “Le renouvellement ne devrait être permis que pour préparer une qualification supérieure, et non complémentaire, sinon c'est la porte ouverte à la multiplication des mentions complémentaires. Nous voyons bien que nous nous dirigeons vers une forme de sous-emploi", a-t-il souligné. Il a d'ailleurs critiqué la possibilité pour les employeurs saisonniers et de sociétés d'intérim de signer des contrats d'apprentissage. “L'apprentissage implique une formation initiale qualifiante de longue durée, comment la faire en intérim, alors que ce secteur utilise déjà les contrats de professionnalisation de six mois", a-t-il indiqué, dénonçant aussi “un alignement systématique des conditions du contrat de professionnalisation sur celles de l'apprentissage : or, les deux contrats ont des finalités différentes".
Il a enfin déclaré redouter que le texte permette de “légaliser l'apprentissage à 15 ans en contournant l'obligation scolaire". Conseillant plutôt de “travailler sur les filières et les passerelles pour permettre aux jeunes de revenir vers des études généralistes, s'ils le souhaitent."