Pour faire face à la crise, la Suède a entièrement restructuré son service public de l'emploi

Par - Le 16 juin 2011.

“La crise a très rapidement impacté la Suède. C'est donc tout aussi rapidement que nous avons été contraints de définir des solutions pour préserver l'emploi." Directrice générale de l'Arbetsformedlingen (le service public de l'emploi suédois), Angeles Bermudez-Svankvist était l'une des invitées de la Conférence mondiale des services publics de l'emploi, les 26 et 27 mai à Paris.

“En un an et demi, le gouvernement suédois a doublé les moyens du service public de l'emploi afin de lui permettre d'affronter les conséquences sociales de la crise, notamment en matière de coaching et de suivi des personnes ayant reçu un avis de licenciement lors de la période 2008-2009", a-t-elle précisé. Conséquence de cette politique volontariste ? Le taux de chômage suédois en 2011 est quasiment revenu à son taux d'avant-crise.

Toutefois, l'industrie suédoise a été durablement impactée par les années de récession, particulièrement le secteur automobile, et c'est au prix d'aides gouvernementales importantes que les sites de production de Saab et de Volvo ont pu contenir les licenciements. “Comme dans d'autres pays, jeunes, seniors et étrangers sont les trois populations qui ont été les plus touchées", a rappelé Angeles  Bermudez-Svankvist. Face aux dégâts provoqués par la crise des crédits américains, la Suède a donc totalement restructuré son service public de l'emploi en trois groupes afin d'adapter ses prestations à la situation. Un groupe “rouge" a été chargé de s'occuper prioritairement des personnes licenciées en raison de la crise. Un autre groupe, “jaune", a été mis en œuvre pour désigner et suivre les activités des gestionnaires de la crise. Enfin,
le groupe “vert" a été chargé des affaires courantes d'un service public de l'emploi, a poursuivi la directrice générale de l'Arbetsformedlingen, dont le nombre de collaborateurs est passé de 9 000 à 13 000 depuis 2008.

Autre dispositif mis en œuvre : les incitations aux entreprises à former plutôt qu'à licencier ou, en cas de licenciement inévitable, de contribuer au reclassement des personnels au chômage. “La centralisation de notre service de l'emploi et le fait que la Suède soit un petit pays nous ont permis d'agir rapidement, a-t-elle expliqué. L'une de nos plus grandes peurs était – et demeure – que les demandeurs d'emploi perdent espoir. C'est pourquoi nous les suivons attentivement."