Entretien avec Paul et François Xavier Jambon, directeur général et directeur technique du cabinet Redip

Par - Le 01 septembre 2011.

Le cabinet Redip est spécialisé dans la conception des dispositifs d'évaluation et d'analyse des compétences (voir notre article).

Vous parlez de “quatre méthodologies" pour la construction d'un dispositif d'évaluation. Quelles sont-elles ?

Paul Jambon - En effet, que l'objectif final soit l'obtention d'un CQP, d'un certificat de qualification professionnelle interbranches (CQPI) ou un simple positionnement (un état des lieux), il existe à notre sens quatre méthodologies, qui s'appuient sur le préalable incontournable qu'est le référentiel métier. Celui-ci doit être approuvé et reconnu par l'entreprise et/ou la branche professionnelle - et/ou l'Opca.

La première méthodologie est exclusivement basée sur l'observation au poste de travail pour les savoirs et les savoir-faire. Dans ce cas, seul le tuteur ou la personne chargée de l'appréciation donne son avis.

La deuxième part aussi d'un entretien, d'une observation au poste de travail, de la réponse à un questionnaire de contrôle des connaissances en format papier et d'un entretien final conduit par un évaluateur. Ici, l'appréciation repose sur l'évaluateur qui peut être assisté d'un tuteur pour la partie observation sur le poste de travail.

La troisième méthodologie est axée sur une démarche VAE visant la reconnaissance du CQP ou du CQPI en fonction du protocole élaboré par les branches. Pour cela, il faut bien sûr que celles-ci aient adopté, en accord avec les partenaires sociaux, le principe de la VAE. Un organisme suit et guide le candidat pour préparer un dossier de recevabilité et un dossier déclaratif soutenu devant le jury VAE désigné.

La quatrième méthodologie s'appuie sur l'“analyse plurimodale" (voir notre article), qui consiste en plusieurs modes d'appréciation faisant intervenir indépendamment un évaluateur et un tuteur. Dans certaines situations, l'évaluateur peut être assisté par un tuteur uniquement pour la partie observation en situation de travail. La synthèse des résultats est automatique.

À partir de quel stade les actions de formation peuvent-elles être programmées ?

François-Xavier Jambon - Quelle que soit la méthodologie choisie, elles le peuvent dès la fin de la première partie de la reconnaissance. Si le candidat est jugé recevable par l'évaluateur (en cas de moyenne générale supérieure ou égale à 80 %), il n'y a pas de formation. Par contre, si le certificateur détecte des savoirs ou des savoir-faire non maîtrisés, alors un plan de formation adapté et ciblé est mis en place. Cette formation est ensuite validée par une seconde observation.